Le quotidien d’ici est ensemencé par des bribes de quotidiens d’ailleurs - cela arrive presque partout sauf chez les très pauvres ou dans les zones de conflits où les autorités ont coupé l’accès internet - réceptions de messages personnels venus de loin, conversations en directs avec des amis, des proches situés ailleurs, dans des confins non-vécus, ou plus sensiblement dans des lieux vécus autrefois. Le pays avec sa langue, la ville natale, d’autres pays avec d’autres langues acquises. L’ensemencement - une hypothèse - se situe à deux niveaux, dans le concret de la télécommunication, cette télé-hyperprésence qui va de soit, disponible au quart de tour du lancement d’une application, et aussi dans les échos de ces échanges passés, à venir, c’est à dire anticipés, ou ayant eu lieu juste récemment qui entrent en résonance avec son présent à soi géographiquement ancré. Ce second niveau d’ensemencement s’apparente aux neutrinos traversant la Terre, ici le dialogue intérieur, seul détecteur
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