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Tentative d’épuisement d’un lieu kyotoïte



Lieu : Kikusui - Kyoto

Heure :12 h

Protocole de notations : pas totalement neutre. D’ailleurs, sélectionner ce que l’on aperçoit est déjà en soi une sélection. 

Beaucoup s'attardent rapidement devant les menus confus exposés dehors et abandonnent. 

L'usage des lieux ne va pas de soi.

Le bus 203 s'arrête au niveau de Kikusui.

Il a neigé soudain pendant 3 minutes et quelques secondes.

Touristes avec bébés, touristes avec enfants, touristes avec barbes.

Touristes locaux ou plus largement asiatiques avec kimonos. 

Rares touristes occidentaux portant kimonos. 

Le Japon touristique est un de ces rares lieux où il est possible d’exhausser son rêve de petite fille nourrie du fétiche local :  se promener en kimono dans les rues de Kyoto même avec un corps disgracieux, en se sentant visible et invisible à la fois. Et surtout respectée.

De cela au moins, qu’il en soit loué.

Déjeuner seul n'est pas évident, au niveau de la configuration de la salle s’entend. Mentalement, c’est juste une question de se cosplayer avec des routines comme si j’étais un local. 

Il n’y a pas de guides de routines, juste d’affligentes collections de lieux secrets et intimes. 

Un quart d’heure d’attente et on m’indique une table de quatre parfaitement située. Il suffit de s’assoir stratégiquement pour voir la rue.

La vitrine de Kikusui est un peu plus large que la vitrine de feu-Dream Coffee.

Il faut les jumeler, même à titre postume.

La fonction de la vitrine donnant sur rue est mondialement similaire. 

Observer. Rêvasser. 

Le hamburger est beaucoup plus petit que sur la photo du menu.

Tout juste meilleur que celui de la cantine de l’université Waseda.

Tous deux irremplaçables. Tous deux hors-sujets gastronomiques.

Jeunes filles en kimonos qui passent tous sourires aux pavois.

A l’intérieur, une jeune fille et une dame, sans doute sa mère, se tiennent debouts à la caisse, en partance. Elles portent toutes les deux des manteaux en étoffe façon écossaise mais de dessins différents. 

Bus 86! Le bus 86! 

Demi-Lune Parc Zoologique - Champ de Mars via Gion. 

C’était donc ici.

Éclaircie hivernale, gris divers lumineux jaune paille, brèves touches de bleu.

Bus 46. Bus 20.

Ici est une zone d’écriture en ville de qualité supérieure. Une tentative d’épuisement est une façon de la faire sienne. Désigner ne serait-ce même que pour soi un lieu comme une zone à écrire l’externalise des discours marketings à son sujet. Si j’étais kyotoïte, je viendrais souvent.