Tiens, un énorme vide s’est ouvert. A Koenji. Production d’espace marchand ultime, décérébré, plus vide qu’une laverie automatique, plus glauque qu’un Picard, terminal temporaire de jouets en boules de plastique destinés au final à la poubelle, point de distribution intermédiaire - un hub - entre la production, le transport par navires géants, la mise en distributeurs, l’acquisition, la photo pour les réseaux, le jeu, l’oubli, la poubelle, dans la masse des ordures incombustibles, en principe - pour finir en cendres ou en granulats de recyclage, ou enfouis ou envoyés au loin dans des pays pauvres dégorger sur leurs plages. Avant cela on y trouvait un magasin d’améthystes, pierres à pouvoirs spéciaux et autres roches de réconfort. Ce chancre cancéreux urbain est de plus en plus visible, dans ce cas, en pleine vue sur une des rues essentiellement charmantes et piétonnes de Koenji. Ce n’est pas de la gentrification mais de la temporisation spectacle froid en l’absence de reprise du bai
1. Histoire de ressentir ce que cela fait sans, je descends à Kanamecho, sortie en queue. Je passe à la boutique d’emballages pour acheter un cent de sacs poubelles, je poursuis sur l’avenue où sur le trottoir opposé bientôt, le récent supermarché Life me remercie d’être “venu à la vie”. La surprise est de constater que l’immeuble de Dream Coffee est toujours debout, inchangé, sans aucun signe d’une démolition proche. Sur le rideau baissé demeure une grande feuille A3 au collant renforcé qui résiste aux intempéries, comme un livre d’or où figure un ajout en anglais depuis la dernière fois dont je connais l’auteur pour ne l’avoir côtoyé qu’une seule fois. 2. Youyi Asian Market au quatrième étage de l’immeuble ancêtre Yamato Sangyo est devenu sensiblement plus odorant. L’hygiène y est négligée. L’extraction d’air dans la surface confinée est une gageure. 3. Papa Noël pense à la suite, c’est à dire à la fin. Soit la machine à torréfier le café se déglingue avant lui, soit lui se dégling