Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du septembre, 2022

Manquer la diligence

De bon matin, soleil luisant, ciel radieux, mont Fuji avec de la mousse au sommet du bol à raser. Je me dirige vers l’arrêt de bus en contrebas à cinq minutes à peine à mon rythme, rapide, d’autant plus que cela descend. Je croise et dis bonjour à la même dame âgée que la dernière fois, qui remonte la pente, qui me sourit, qui vue à distance quand il est encore difficile de distinguer les traits, ressemble, ou plus exactement, fait penser à une clocharde au moment où le malaise vous force à envisager couard même si brièvement qu’il faudrait changer de trottoir. De proche, elle n’est pas clocharde, mais ses habits comme sa coiffure démontrent que le maintien et le soin de soi pour les autres n’est plus du tout un sujet. Elle a un beau sourire que je lui rend, et sans m’arrêter, je fais une remarque sur le beau temps frais que l’on a ce matin.  Trop de moi, trop de je, mais c’est un journal, non? Il est 6:55 environ quand j’arrive devant l’arrêt de bus en pleine campagne, plus exactement

Sans titre - extrait - août 2022

Le voyage court déborde de sa durée in situ, inclut les temps d’anticipation, de conjecture, cette négociation avec soi - tout ce réflexif -  sur les lieux où aller pour des raisons pragmatiques d’achats, des impasses à s’imposer pour ne pas faire des détours inutiles - alors qu’en temps normal, l’inutile est justement la dimension luxueuse- cette casserole à cuire le riz qui siéra certainement pour des riz mitonnés m’attend à Koenji mais ce sera la semaine suivante, dans la boutique de quincaillerie, une pure jus d’époque donc un pieds dans l’antérieur, un intérieur pas refait ou alors il y a longtemps et qui ne survivra pas, étant fermée les mercredis. Donc ce passage à Tokyo est en réalité bien plus long dans une durée qui déborde entre l’avant et l’après.  On me ramène en bas plus tôt que d’habitude. Shinjuku à 18h30, ce qui permet en une station supplémentaire de débarquer à Okubo. Avec la grosse valise heureusement vide, c’est comme si débarquer de l’étranger, de revenir au pays