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Affichage des articles du janvier, 2024

Tentative d’épuisement d’un lieu tokyoïte - test 1

  La date : 31 janvier 2024 L’heure : 12 h 59 Le lieu : Excelsior Caffè Kichijoji Sortie Nord, à la terrasse Jeune fille dénudée jusqu’au haut des cuisses bottes noires anorak blanc disparaît dans le FamilyMart en face. Bruit de bouteilles sur chariot de livraison poussé par un homme accompagné d’un autre. Quatre fûts métalliques de bière. Le bus 14 passe.  La jeune fille de tout à l’heure sort du FamilyMart et disparaît vers la droite. Un couple passe, chacun un étui de guitare en bandoulière sur le dos. Ils parlent joyeusement. Un hélicoptère passe invisible.  Le bus 06 passe précautionneusement. Il est bondé. Bruit de fond du passage en trombe du Super Express de la ligne Chuo JR qui ne s’arrête pas à Kichijoji. Un cuisinier vêtu de blanc, calotte façon marin, masqué de blanc aussi, bottes en plastique blanches passe. Passage du bus 01 très clairsemé. Bus 06. Jeune homme debout en attente juste en face de dos. Manteau beige presque blanc, sneakers et pantalon noirs, coupe de cheveux

Toujours pas de bus 86

Macro. Sur le poteau rouge, l’affichette indiquant peinture fraîche reste en place trois jours d’affilées malgré l’hygrométrie hivernale. Peinture coriace. Dialogue soutenue en chinois dans le café. Elle tousse un peu. Elle vient d’avaler un sachet de médicament en poudre. Leur conversation sonne joyeuse, tonique. Elle évoque peut-être ses agacements assez anodins sur son lieu de travail , sur un ton amusé, et les bourdes de ses consœurs et confrères. Juste une hypothèse.  Toujours pas de bus 86. Un homme d’apparence vestimentaire assez miteuse, masque ne recouvrant ni le nez ni la bouche. Il tergiverse puis s’adresse au patron pour passer commande. 3125 yens de café en grains. Il enfourne ses achats dans un sac à dos fatigué blanchâtre où figurent des idéogrammes à la couleur délavée. Je pense brièvement qu’il s’agit peut-être des noms de sanctuaires visités lors d’une tournée sur un chemin de pèlerinage en province. Un voyage dévot il y a longtemps. C’est un habitué de l’achat de caf

Non-récit

La calligraphie de l’immeuble Inokashira Expériences de la vie ordinaire à Tokyo. Aucune vie n’est ordinaire. Seul l’ordinaire tranche. Pas d’aventure, de tournant soudain. Même un tremblement de terre bref l’autre matin me fait littéralement tomber du lit, mais ce n’est pas un évènement.  Quelques lignes de Gare du Nord de Joy Sorman et abandon rapide de la lecture que je me souviens vaguement avoir tenté il y a un temps long. Il n’y a rien d’ordinaire à être invitée par un organisme culturel à déambuler librement six jours durant pour en faire une chronique de l’ordinaire. Il n’est pas ordinaire d’être accueilli dans le poste de conduite d’une locomotive ou dans le poste de commande d’aiguillages. Tout ce qui peut sortir de descriptif de ces opportunités d’exception n’est pas de l’ordinaire mais du journalisme. Bon, ce n’est pas que ses cuisses dénudées mais ce que son profil évoque elle assise à Dream Coffee devant son compagnon très classe, élégant oreilles percées. Elle, un  quelq

Longtemps je me suis couché de bonne heure dans mon futon

Cette thématique que nous allons aborder bientôt à Ecrirea.tokyo - écrire dans la langue autre - est un moteur de penser.  Il y a Beckett, mais avant tout Conrad avec ce texte de 1994 découvert très récemment, THE MULTILINGUALISM OF JOSEPH CONRAD, Alicia Pousada, English Department, College of Humanities, University of Puerto Rico, Río Piedras. En amont, il y a le translinguisme avec The Translingual Imagination, auteur Steven G. Kellman - les 60 premières pages - qui permet de couper court à toute envie de s’ébahir de ce que Ryoko Sekiguchi écrive en français, ou Yoko Tawada en allemand. Grand bien en fasse aux lecteurs. Pour l’écrivain potentiel, qui hésite peut-être, dans une langue autre, hésite parce que la procrastination est plus forte, il faut énoncer les conditions pratiques de la possibilité de ce faire, dans ce résumé essentiel du cas Conrad :  Throughout his entire life, despite an incredible grasp of the flow and rhythm of the English language, despite a prodigious vocabul

Rome is good for me

M sends me a short video while walking in Rome as a new way of messaging. He knows well enough how much I enjoy seeing cities in their daily banal settings. Daily life rules. He says “Rome is good for me”, whereas London where he will be back tomorrow does  not bring him much work these days. At first, I wrongly catch his sentence as “Rome is good to me” that rings like a song I still can’t put on name on. There is a world of difference between for and to .  ####Bon Les élucubrations quotidiennes en vidéo de François Bon m’ont jusqu’à maintenant peu accroché, sauf une d’hier où il brode autour du mot débris figurant dans un commentaire acerbe à son intention. Ou comment tourner la vexation en création. C’est tout un système, tout une occupation de l’espace qu’il a établi, une sorte de station spatiale de l’écriture. ####Les lieux familiers où l’on ne s’arrête pas Le Chosenji à Koenji. Plusieurs fois passé devant, y avoir marqué un ralentissement, une pause peut-être, et ne pas avoir

Jours parfaits : toilettes et mobilité urbaine à Tokyo

- Wenders, un parfait otaku, l’arrondissement de Shibuya, une grappe d’architectes “japonais” incontournables, un acteur japonais qui passe bien dans le troupeau occidental blanc. On l’imagine aller nonchalamment acheter son fromage fermier dans le 7e, chaussures au cuir mou aux pieds, ou investir à Kagurazaka.  - Il y a parait-il une scène de baiser sur la joue, a little peck on the cheek. Rue de Bucci à Yoyogi. Mais c’est un film ouvrier, donc, agent d’entretien. Silence et application à la tâche. - Cette religiosité associée à la chose bien faite - comme à la manufacture des Gobelins - mais avec le mystère asiatique en plus. - Qui permet au couple génuflexion-fétichisation de performer. - Une chose pas lue, sur le lien entre toilettes accessibles et mobilité urbaine. ###Nous marchons à Tokyo comme à Paris - … je suis persuadé désormais, et ça ne se discute pas dans le sens d’un débat contradictoire, que moi-même et d’autres marchons à Tokyo comme à Paris, et que cette marche, cette

La teinturerie du Père Noël

La teinturerie du Père Noël Début, 16 janvier. Vite on se dépêche de profiter book early and travel far qui veut voyager loin ménage sa last chance online early today only earn four times more partez à l'aventure you still have time エントリーするだけ la session de rattrapage découvrez big orange sales オトクな冬の京都へ spend Valentine's in Paris will you rate you have no events schedule on attaque 2024 今すぐ使える new on the blog thousands of cheap flights 今なら最大の this is your year to special offer explore the rich まとめ買いで que faire à une nouvelle année avec いつもご利用 save BIG in recommended by まもなく終了 ça y est on y est, 2024. ####Intuition 1 A Bundan dans le parc Komaba. Cela se mérite, met beaucoup de temps via Yoyogi Uehara spectralement bourgeois et harcelé ce jour-là par un vent de steppe glacé, si l’on veut éviter le transfert par l’infâme Shibuya. Le parc Komaba. J’avais oublié sa beauté, tout comme le café Bundan.  L’intuition 1 est qu’il faut s’atteler à la définition d’un atelier d’écriture nom

TELT : Tentative d’épuisement d’un lieu tokyoïte, contrôles préalables

Du côté de Mejirodai, une bâtisse résistante. Un fameux terrain vague campagnard s’est installé autour. Etel Adnan dans les rues de Paris marche dans des rues d’ailleurs à la fois. Elle additionne par la transition moins de souvenirs que de réactions à des sensations de types coïncidences, où quelque chose dans l’air en passant réveille moins le souvenir que la corrélation entre le lieu présent et un lieu ailleurs. Soudain, marcher dans Paris, c’est (comme) marcher dans Beyrouth. Je plussois. Le souvenir des jambes géographiques vous tient au corps. Ça s’accumule, ça suinte à l’occasion. _ L’affaire est entendue : du japonais, Nicolas Bouvier n’avait que des rudiments. Aussi pourrait-il paraître saugrenu sinon incongru de vouloir parler de son rapport à cette langue. _ _Le peu de la langue. Nicolas Bouvier et le japonais_ Université Meijigakuin et Jacques Lévy _Mais ce n’est pas seulement le portrait de Bouvier en lecteur de journaux que nous propose Chronique japonaise. L’originalité

Spectacles

La mise en scène du livre de Kazin avec une tasse de café sur la table est aussi de l’ordre du spectacle, peut-être. Kazin est très sensible aux odeurs de l’enfance avec toute une palette de souvenirs. Aussi les nourritures.  Au dos du pharmacien sur un présentoir bien en vue à la caisse s’étalent 48 marques de cigarettes. Une petite plaquette artisanale publicitaire comme si tracée à la main déborde un peu sur l’exposition tabagique. Il y est question de santé et de douleurs menstruelles. Je paie pour une boîte de Norshin, du paracétamol, qui sonne comme le nom d’un train de nuit ou d’un rêve boréal foncé. Malgré le souci d’éviter ces choses, je suis tombé sur une photo, puis sur le site d’un restaurant-cabaret à Tokyo sur le thème du sumo où les visiteurs - tous blancs sur les clichés - déjeunent de porc pané et assistent à des démonstrations de sumo débité par des combattants à la retraite. Les touristes peuvent mettre la main à pâte et s’engager dans la lutte vêtus d’un vêtement co

Institut des idées et de l’imagination de Tokyo

####Proximité-séparation L’université de Columbia New York a une résidence académique et d’artistes à Paris intitulée Institut des idées et de l’imagination. Enfin non, pas Paris, mais plus précisemment Paris 6e et 14e. Idylle urbaine, le grand je, An American in Paris, un Paris à la W. Allen, milieu ultra-privilégié. L’intranquilité n’a pas lieu d’y être, sauf à titre privé, qui déteint sur les productions, les oeuvres, les écrits. D’ailleurs, que reste-t-il de possible dans la production artistique en l’absence d’intranquilité? Parcours butinage de témoignages de résidents, d’étudiants sages sur les photos, en stages courts, l’un évoquant son âme soudain de flâneur dans ce territoire bulle si seyant. Cette réflexion vague est apparue à la suite de la relecture de l’article sur Etel Adnan, son auteure, Yasmine El Rashidi, qui mentionne dans le texte qu’elle se trouve alors à Paris, dans cet établissement justement. J’ai voulu en savoir plus sur elle, et c’est là qu’est apparu le Reid

Machine à devancer le temps

A l’ouest et étrangement, encore des touches de vert, ce qui contraste avec le gazon couleur jaune paille comme un paillasson végétale devant le bâtiment du resto-U de Waseda. Ici à l’ouest, ce terrain était à l’origine couvert de maisons en bois, pas des masures, mais des bâtiments d’où émanait un air de vie chétive mais de vie, même si comme ailleurs on ne voyait jamais quiconque en y passant à la descent du train et après avoir poussé sur une centaine de mètres à peine, puis s’être engagé sur le petit escalier menant au niveau du terrain. A voix basse, on m’avait dit plus d’une fois qu’il s’agissait de maisons où résidaient - sur le ton de l’hypothèse - des Coréens, ou des personnes d’origine coréenne. Cela fait une pelletée d’années que les maisons ont disparu mais rien ne se construit sur les lieux.  ####Agir pour le bonheur d’autrui Je note cette phrase d’AC pour la placer dans ce vide-poche d’écritures en vrac, bien meilleur que le rouleau de pq vite tombé dans l’oubli de WhatsA