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Jours parfaits : toilettes et mobilité urbaine à Tokyo


- Wenders, un parfait otaku, l’arrondissement de Shibuya, une grappe d’architectes “japonais” incontournables, un acteur japonais qui passe bien dans le troupeau occidental blanc. On l’imagine aller nonchalamment acheter son fromage fermier dans le 7e, chaussures au cuir mou aux pieds, ou investir à Kagurazaka. 

- Il y a parait-il une scène de baiser sur la joue, a little peck on the cheek. Rue de Bucci à Yoyogi. Mais c’est un film ouvrier, donc, agent d’entretien. Silence et application à la tâche.

- Cette religiosité associée à la chose bien faite - comme à la manufacture des Gobelins - mais avec le mystère asiatique en plus.

- Qui permet au couple génuflexion-fétichisation de performer.

- Une chose pas lue, sur le lien entre toilettes accessibles et mobilité urbaine.

###Nous marchons à Tokyo comme à Paris

- … je suis persuadé désormais, et ça ne se discute pas dans le sens d’un débat contradictoire, que moi-même et d’autres marchons à Tokyo comme à Paris, et que cette marche, cette démarche est certainement quelque chose d’européen, qui détrempe sur les périples urbains évoqués ailleurs par des praticiens même américains mais foncièrement européens de par leurs origines. Sur la côte est donc.

- Comme Alfred Kazin par exemple. Et donc, ce savoir qu’avant même la destination, il n’est point nécessaire de stresser à prendre ses précautions change la donne. Il est d’ailleurs étrange que la facilitation de la déambulation ne soit pas prise avec sérieux même en temps de paix et en absence de bombardements à but d’annihilation inexorable, celle-ci étant directement liée au capitalisme marchand - l’aisance de la mobilité facilité par les lieux d’aisance bénéficie aux flux qui sont conditions de distribution vers les destinations de consommation. 

- Pour autant, veux-tu venir à Tokyo pour les toilettes? Tu n’as rien d’autre que cela en tête qui est dans l’air du temps? Oui, d’une certaine manière, cela fait partie du quotidien d’ici. Est-ce une raison suffisante hormis la gastronomie des convenience stores?

####Sur Kazin justement

- Dans A Walker in the City, 1946, Alfred Kazin utilise 76 fois le mot smell, ou le gérondif smelling of, en référence à son enfance essentiellement. 

- Et je n’ai pas compter les occurrences de odor.

####La dimension extraterritoriale

- Partout ici est ailleurs. Il suffit d’y mettre un peu du sien.

####Eléments d’histoires

- Juste entendu des deux oreilles machinalement.

- Une parmi tant d’autres histoires d’héritage à venir.

- Un paysan propriétaire terrien a laissé à son épouse qui divague avec ses 80 ans, mais si l’on en croit l’ADN familial elle est bien partie pour devenir centenaire. Un énorme pactole terrien et en liquide est en manque de progéniture.

- Alors que la famille se déchire en prévision, un couple de la famille très éloigné qui ne figurait jamais sur l’écran radar visite soudain régulièrement la dame qui perd le nord.

- Ils se servent, emporte une pendule qui leur plaît, cueillent les agrumes du jardin pour leur propre consommation, tente en vain d’ouvrir la porte du coffre-fort familial, embarquent même les cadeaux que la dame reçoit mais aime offrir, un très gros gâteau. Elle aime surtout être remerciée. Ils se rappellent à son bon souvenir. Ils parasitent le territoire en prévision.

- Il n’est pas question pour une fois d’appartenance à une secte, mais cela va généralement sans dire. 

- Le réel offre suffisamment d’histoires pour oublier la fiction.

####D’un rendez-vous

Rendez-vous à Café Toyo à Nihonbashi qui a bien dégringolé en qualité comme tant de destinations. Un moment, nous voyons passer à travers la baie vitrée une colonne de crétins cosplayés en karts exhaussant un voeux, celui d’y être, dans un Tokyo fabulé, une ville à laquelle ils donnent une coloration de parc d’attraction hallucinante qui répond toujours plus à leurs attentes. C’est la première fois que nous voyons passer cette cohorte depuis le covid. 

####Grand

Choses entendues :

- Et alors, qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand?

- (Lui - 14 ans), travailler chez Kirin Beer.

- Pourquoi donc?!

- Parce que ce sera un emploi stable.

Le même :

- Alors, c’est quoi ton voeux pour cette nouvelle année?

- Réussir à l’examen d’entrée au lycée que ma mère convoite.

#### Koenji nord

- Bien. Deux tables, quatre chaises, micro terrasse, en plein sur la rue piétonne. La météo en aura effrayé plus d’un. Peu de monde un dimanche. 

- Kitchen Origin à droite, exemple d’une enseigne reconnaissable, mais je serais incapable de décrire l’offre.

- Mieux, la rue perpendiculaire qui offre sa longue perspective au regard.

- Qui voit loin … blabla. Victor.