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La rue Ginchu forme un coude à angle droit au fond. Même configuration rare à Tokyo avec la rue Enbujo quasimment à l’opposé. 


####生体機能チップ

Lecture un peu dilletante de la thèse de doctorat Développement d'un dispositif microfluidique pour la vascularisation fonctionnelle d'organoïdes-sur-puce, auteur Clément Quintard. Qui a-t-il de plus réel que cette littérature là? Dehors un phénomène météorologique soudain fait que la petite pluie tenace du matin s’est transformée en trombes. Justement on me demandait hier comment on dit en français 暴雨. Des cordes. Dans l’écriture du réel, hors fiction, or enquête, je n’ai pas vu encore passer d’attention aux sciences et aux technologies. Le réel est plein de technologisme pourtant.

Encore que, lisant les premières pages de L’Inhabitable de Joy Sorman - connaissait pas, une personnalité médiatique, une écriture calibrée pour être vendable, un minois … danger! - on pourrait, en coupant un peu les cheveux en quatre, considérer qu’il s’agit en partie seulement mais résolument d’une écriture incorporant la technique au sujet du logement insalubre.


####Zapper l’appli

A ce sujet, avoir quitté l’appli Suica pour revenir à la carte plastique Suica est une grande satisfaction, aussi un calmant. L’appli est une source de stress considérable comme il faut penser à distance des portiques à la lancer pour ne pas interrompre le flux de sa transhumance, à baliser un peu au risque que le lecteur du portique ne dialogue pas illico avec le portable et que les portillons se ferment avec ce théâtre sonore accusateur de tentative de fraude qui ne colle absolument pas avec l’expérience de traitement de problèmes techniques avec un agent humain dans une guérite ou un bureau latéral. Sauf quand au début exaspéré justement par les erreurs de lectures et fermetures aggressives des portillons, je m’étais vu répondre avec l’aplomb corporate, de la JR dans ce cas, aplomb tranquille et arrogant ou même un brun aggressif ces temps-ci que le moindre agent expose à l’occasion, que le problème était mon mobile. Une seule fois, un agent du métro peu locace m’apprit un truc essentiel, qu’il fallait non pas couvrir le lecteur de carte au portique mais viser de sorte que le mobile ne couvre que la moitié inférieure du cercle lumineux, truc effectivement imparable, qui ajoutait malgré tout une cause de tension au moment du quasi contact avec le lecteur, s’additionnant au stress de l’approche de la guérite, qui méritait à force le nom de cerbère. Donc tu vois, la technique, l’interaction avec la technique, c’est permanent.


####月

Ils souhaitent vivre au Japon quelque chose d’exceptionnel. Je leur propose la Lune. 


####日常

Pour écrire le quotidien comme Annie Ernaux dans la Vie extérieure où attraper des bribes de discussions entre inconnus est une pratique clé, il faut saisir la langue. A défaut, il faut saisir autre chose. C’est ce que Bouvier faisait, jusqu’à un peu piger quelques mots et phrases simples. Dans tout quartier urbain multiethnique, les occasions de ne pas saisir ce qui se dit sont largement disponibles, et l’on peut ainsi faire l’expérience de l’entendre sans comprendre sans aller loin de chez soi, comme quand je vais acheter des condiments chinois à Ikébukuro. 


####When in Rome

Quand ils arrivaient à Tokyo, s’époumonant avec lyrisme selon l’interlocuteur sur la supériorité de la cuisine japonaise, ils se précipitaient à chaque fois en catimini dans un restaurant italien. 


####Des lieux 

Pérec encore et encore. La première émission d’une série de quatre sur France Culture autour de la rue Vilin est poignante. La question des lieux est devenue centrale, alors qu’autour c’est petits récits du supermarché des destinations de vies de transhumance hédoniste et voyages d’agrément sans buts précis, les noms de lieux faisant office d’objectifs. La question des lieux est centrale parce qu’elle apparaît et résonne en permanence. Lieux et ancrage, aussi ancrage identitaire. Ici nous baignons en permanence dans l’ostracisme, un ostracisme surtout urbain, souvent indolore, souvent moelleux obséquieux et formalisé, une gangue macrophagique à but de rangement, de catégorisation, de mise à l’écart sur étagère dédiée. Celle-ci crée l’ostentation, le hors-solisme permanent. Ne jamais être casé est une condition de l’écriture allochtone. Juste un pressentiment à creuser. 


####Présomption d’un voyage

Le luxe que d’hésiter entre le train et l’avion. Dans ce dernier cas, j’imagine la porte d’embarquement presque au bout du terminal. La moquette. 1h30 de vol dont 30 minutes de tarmac au ralenti. L’aéroport à destination au milieu de nulle part en province, indistinct. La navette en attente indolente, le distributeur de tickets, pas de bagage dans le coffre, puis le péri-aéroport machiniste suivi du péri-urbain avec des champs et des succursales de chaînes nationales, puis moins de champs, puis plus de champs que des enseignes génériques nationales et des vides. L’arrivée en ville au niveau de la gare. 

Ou alors le train, où on peut lire, et écrire, ce fond sonore soutenu permanent sur le quai du Shinkansen. L’esthétique stérilisée du wagon, qui s’amplifie alors que le train part, traverse immédiatement Shimbashi, Shinagawa, Yokohama et puis la longue suite de lieux passés en trombe où des gens vivent. Vue sur le volcan à droite, sur la mer à gauche. Changement à Kobé peut-être, gare baignée dans le vert comme si une forêt quasi-amazonienne. Changement de changement de changement de réseau ferroviaire. Train régional penaud, un peu plouc, avec décorations de mascottes infantilisantes. 

A l’arrivée, peut-être Izakaya Yasubé, qui apparemment a traversé le virus sans broncher. Katsuo no tataki avec des tranches épaisses comme des murailles. 


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####Poème-liste en n’IA


Circulez, IA rien à lire.

IA pas à dire.

IA qu’à s’servir.

IA qu’à vouloir.

IA qu’à.

IAだ!

IA le pour et le contre.

Sur la place Saint-Sulpice, IA des autos qui passent.

IA qu’à attendre.

IA pas de quoi.

De rien.