TELP transposé à Tokyo



Pérec


Le 96 va à la gare Montparnasse

Le 84 va à la Porte de Champerret

Le 70 va Place du Dr-Hayem, Maison de l’O.R.T.F.

Le 86 va à Saint-Germain-des-Prés


Répec (une micro-uchronie)


Le 96 va de Gotanda à Roppongi Hills* 

Le 84  va de Nishi-Hachioji à Shiroyamaté**

Le 69 va d’Otakibashi-Shakomaé*** au parc de Ueno

Le 86 va de la station Méguro à la station Shimbashi


Notes de bas de page :

Je substitue à l’énoncé de la destination des bus la mention de-à, réglant ainsi son compte à l’insoluble question d’un point d’observation qui sied à Tokyo. 

* Un de ces horribles endroits de Tokyo à fuir avec un masque du Cri sur le visage, un masque creusé dans le bois comme au Kabuki, , The Horror! The Horror! TH!TH!, qui ne se discute pas. 

** Ligne située dans le Far West de Tokyo où l’on a récemment aperçu des ours.

*** Pas de bus 70 à Tokyo. Solution : réduire la voilure d’une unité. 70 -1 = 69.

Shakomae 車庫前 signifie devant le dépôt de bus. Cela sent son garage, terre-plein de bitume où manoeuvrent les bus se permettant des marche-arrière, postes à carburant qui ne ressemblent pas à ceux d’une station service, bus alignés au repos qui semblent avoir perdu toute raison d’être. C’est déprimant, sauf celui impressionant de Myogadani qui a disparu. Tous les arrêts finissant par 車庫前 sont à éviter,  sinon gare au bourdon. Prendre ou descendre à l’arrêt suivant ou précédent selon l’humeur. 

****Liens

Nathalie Quintane dans Tomates trace des liens l’air de rien entre des faits de l’ordinaire immédiat - s’occuper d’un plan de tomates - et des faits sociaux ailleurs d’une dimension sans commune mesure, l’affaire de Tarnac. 


On connaît, les liens géographiques. A l’occasion, à l’occasion de quoi? D’une mention dans un livre de Jacques Réda d’un magasin d’instruments de musique, me revient le square Paul Langevin, la topographie environnante perçue avec une familiarité aigüe, comme une pesanteur musculaire au niveau des jambes un jour d’avoir trop marché dans le secteur, la boutique d’instruments de musique à la pointe formée par la rue des Ecoles et la rue Monge, boutique remplacée par un Biocoop, la guitare électrique blanche à caisse de résonnance genre Gretsch qui trônait là bien en vue, qui avait provoqué chez Y des trémolos d’envie répétés - il en acheta une ailleurs je crois - Y avec qui j’ai parlé pas plus tard qu’il y a moins 48 heures, se demandant déprimé à quoi tout cela aura servi, de s’être investi dans l’apprentissage de la guitare jazz, et plus encore dans un art martial dont le nom m’échappe. 


Je n’avais pas saisi qu’OpenStreetMap est l’antidote de Google Maps pour quiconque caresse la carte pour étudier les terrains, se souvenir et acquérir de nouveaux inputs de réflexion, faire de la poésie géographique en pensées donc. J’ai mis côte à côte le territoire des Arènes de Lutèce tel qu’exposé sur ces deux vues planes du monde, et aussi le territoire de Minowabashi. OSM est très faiblement consumérisme; c’est une carte à l’ancienne. Y figurent les bancs, les fontaines, l’aire de jeux du square Capitan symbolisé par une illustration de balançoire à bascule, exemple de jeu d’oscillation.


_Le jeu à oscillation est un équipement pouvant être mis en mouvement, en tous sens, autour du point central de la position d'équilibre par son utilisateur. _


Sur Google Maps, rien de tout cela qui n’est pas vendeur. Sur OSM à Minowabashi ne figure pas Papa Noel, mais les toilettes publics justes dans la continuité du tronçon final des rails du tramway si. Ainsi, au lieu d’imposer un territoire consumériste, OSM permet de se réapproprier une forme de rêverie conséquente et accompagnatrice à l’observation de la carte fortement ancrée dans la réminiscence des configurations et des topographies dès lors que les territoires ont été parcourus, ou le seront. Une forme de méditation géographique. C’est ainsi que Magellan considérait le monde caressant du regard une carte sommaire.

****Costa Brava à Kagurazaka



Je suis monté voir l’hôtel Agnes imaginant celui-ci démoli. Il n’en est rien. Le bâtiment complexe est debout, entouré de barrières très franchissables - squat pas dans le programme. Avec le ciel de carte postale, Kagurazaka devient soudain une Costa Brava étouffée par la crise immobilière. Pour autant, pas une bouée dégonflée en vue, aucune paillote de plage à treilli dégarni, aucun souvenir de plage.  

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Scories, générique de fin.

C’est la fin de ce direct, rendez-vous demain matin.

Merci de nous avoir suivis en nombre pour cette nouvelle journée d’attente du lendemain.

Parfois il vaut mieux décider mal que de ne pas décider. Je n’aurais pas du prendre de saumon.

Selon un proche. Expression opposée : selon un lointain.

 









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