Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du 2024

Mettre à l’endroit

On détachera facilement l’exercice d’écriture amateure d’une attente de lecture. Tu me demandes une recension de Parias - Hannah Arendt et la Tribu à Paris? C’est tout un métier que je n’ai pas, c’est main dans la main avec l’écosystème, alors que le lecteur lui n’a pas à s’immiscer dans cela. Lire est un boulot en soi. S’astreindre à la lecture est déjà suffisamment une lutte incessante contre le zapping.  Par contre. Le texte fait écosystème seul, avec dans le meilleur des cas mais pas nécessairement des partages entre ami(e)s. Pour le ressenti par contre, la seule qualification est l’acte lisant, et être attentif à ce que la lecture évoque, ce qu’elle met en branle - ces quelques choses de vaguement - et surtout quand cela paraît bizarre.  Parcourant Parias, m’est revenu ainsi cet article de Sandra Lucbert intitulé Le Monde à l’endroit paru chez Ballast en février 2023, Sandra Lucbert dont les écrits étrangement manquent à l’appel récemment. Deux textes donc : un livre et u...

Lire Parias à Takadanobaba

Associer un lieu à une lecture et réciproquement. Camper sur ses choix.  Où s'asseoir à... Où écrire à... Où laver son linge sale à... De multiples pistes pour intensifier la sensation d'y être.

La sensation du terrain

Il est un monde, crée par une redondance de descriptions qui n’évoluent pas et ainsi font monde. Ces descriptions fixent et figent l’objet, le sujet, pour des temps longs. Quelqu’un m’envoie un article de Régis Arnaud sur l’incompétence nationale de l’anglais au Japon. Comment peut-on écrire aussi banalement après plus de 30 ans de résidence? Par cessation de penser? Par fatigue? Par stratégie? Parce que la rédaction ne veut pas de texte un peu coriace? La réponse n’est pas importante. Sur la question de la possibilité de l’écriture, la seule réponse sûre est : on peut.  Dans la requête sur G apparaît un article à l’identique de 2016 d’un autre auteur, comme quoi il n’y a pas de querelle de personne. Sur ce sujet, sur les sujets, le rédacteur est remplaçable, le propos non. On peut ainsi ne pas évoluer d’un iota en près de 10 ans, ressentir cet effet anesthésiant du “déjà lu quelque part”, mais bien plus fondamental, que le sujet n’est pas le sujet. On peut trouver des articles sim...

Le monsieur américain

Au cours du dîner, la discussion s’avéra véhémente puisqu’ils comparèrent leurs goûts respectifs, sur les qualités des spectacles de nô et de Kabuki auxquels ils avaient déjà assisté. Marguerite exposa, d’un air mi-espiègle mi-indulgent, les raisons pour lesquelles elle préférait le nô, alors que Jerry déclara avec obstination qu’il ne l’aimait pas du tout. Et le monsieur américain qui les accompagnait – Donald RICHIE – qui vivait au Japon depuis 1947 et avait accueilli des célébrités, profita de ce « chahut » pour satisfaire sa curiosité et leur demanda comment ils s’étaient rencontrés.” Vénération suffocante envers l’auteur de passage, sa forme incontournable, prévisible, sa déification de coterie. En marge, un monsieur américain, rémunéré j’espère, mène et cajole et écoute les énoncés sentencieux qu’il provoque et taquine par ses questions de trop journaliste, pas assez auteur puisque n’étant pas lui de passage. La sublimation de l’auteur de passage, l’écrivain-voyageur, est comme l...

Sniffer le papier à Narita, mordre la mule

 Un acte punk réseautique s'impose. La disparition programmée du tarif postal Bücher und Brochures de la poste hexagonale va signifier le basculement vers des tarifs - Collissimo pompe à fric - à l'export et au rayonnement culturel surfacturés. Choc typique que de découvrir en fin de parcours algorithmique avant de cliquer Confirmer l'achat que le volume moins lourd qu'une tranche de tomme de Savoie achetée par faiblesse et nostalgie anticipée à CDG coûte moins cher que l'acheminement. A haïr et mépriser en retour : ces vendeurs qui annoncent la gratuité des livres à l'export facturant des prix incluant l'acheminement pas gratuit, ces petits éditeurs supérieurs ne répondant pas quand sollicités sur la possibilité d'acheter tant qu'il se peut en tarif éco - du côté d 'Arles, du côté du 7e arrondissement même combat où il y a 100 ans, les hôtels depuis montés en graines oligarchiques n'étaient que des garnis miteux. A jeter donc.  Mais pas les ...

Vitesse de croisière urbaine

A Tokyo, ce n’est pas de simulation dont il s’agit, mais de façon d’être, de se mouvoir tant que mouvement se peut. Quand il s’est avéré que B avait le temps et moi aussi, B avec ses quatre jours à peine de vécu au Japon, je lui ai proposé de me suivre, comme la camionnette basse où figure à l’arrière un panneau Follow Me précède l’avion en mouvement sur le tarmac. Mais follow me vite, d’un pas agile, assuré, non précipité - il n’y a pas urgence - mais adoptant une vitesse de croisière soutenue, avec une sentient de sûreté mais sans crâner, soucieuse de fendre la foule sans la blesser ni se blesser soi-même. C’est au niveau de Kaminarimon que je lui ai donc annoncé qu’il n’était pas question de marcher en somnambule touriste suiveur, mais bien de naviguer comme quand on fait les courses avec mentalement le calcul des phases successives à accomplir pour revenir à temps à la maison et que le repas soit prêt à l’heure dite. Je veux insister sur ce point au risque de lourdeurs et redondanc...

Le sujet du sujet

 # Dialogue - Tu crois que? - Oui. Il est en lien, il leur parle.  - Il ne lui manque plus que d’être passeur. - Il l’est, mais il ne le sait pas encore.  - Je n’ai pas réagi dans la veine ironique quand il m’a dit qu’il irait sur la tombe pour la nettoyer. J’ai juste dit merci. L’introduction de Tokyo-Boème de Philippe Pons accessible gratuitement en ligne est truffée - trop à on sens - de citations d’une multitude d’auteurs, dans un geste sans doute de reconnaissance. Deux choses. “L’étranger au Japon reste, sinon un excentrique, du moins cet « être venu d’ailleurs » qui gagne à cette position le privilège de l’observation participante, juste assez pour se sentir affranchi de toute appartenance. Un déracinement qui s’éternise peut engendrer une amertume chez ceux qui ont cru pouvoir se fondre dans l’univers qu’ils avaient élu. Les plus clairvoyants, conscients d’avoir fait du Japon une « utopie du désirable » – non exempte de « la naïveté du premier regard » –, tel Rola...

Laver son linge sale à Kyoto

D’aucuns liront ceci en pensant qu’il s’agit d’une note d’ironie. Pourtant, il n’y a rien de plus sérieux dans ce qui suit.   Ce n’est pas parce que l’on est ici qu’il faille invariablement écrire sur ici. Mentalement, le quotidien est en mode géographies diffractées, multiples, explosées, des géographies transfusantes dans l’instant présent.  Ce n’est pas parce que Kyoto. Soit un nouveau concept d’itinérance urbaine : aller laver son linge sale dans une laverie automatique de quartier.  - Découverte du nec plus ultra de la technologie de lavage du linge en milieu urbain. Pour bénéficier d’une réduction de 50% du tarif effarant annoncé, il faut accepter de confier toutes ses données. - Incursion dans les ruelles en retrait, goût du quotidien pendant que cela tourne et mousse. Laver son linge sale à Kyoto. A deux, c’est mieux. Stade suivant : se faire livrer un matcha en attendant l’essorage par une maiko débarquée de Gion éberluée de se trouver là. Et réciproquement. Aucu...

Dès lors, ganigramme

 

Follow me, if you wish

 #### Entreprise commune S me montre une photo de nourriture maison sur son mobile (je n’aurai pas noté mentalement quoi) puis elle part sur autre chose, sur son récent voyage à Hawaii, son unique et indispensable destination hors du Japon, celle qui lui fait un bien fou et cela se voit et je le lui dis. Transplantant là-bas ses journées tokyoïtes obsessives passées dans un club de gym pour une bonne partie de la journée, les courses et un godet sur ce lieu quasi-quotidien (et une cigarette dehors sur la chaussée), elle a consacré sa semaine américano-pacifique à des activités aquatiques intenses.  Le théâtral et un peu pathétique habitué à ses côtés dont je ne me souviens plus du nom lui aussi montre à qui veut sur son mobile une photo d’une barquette d’huitres congelés au sujet desquelles il s’enflamme sur le prix très abordable, cherchant l’acquiescement. Ensuite il est question d’une pièce de boeuf qu’il aura paré et préparé lui-même en lamelles à consommer crues.  Su...

Claro? La résidence mobile d’écriture d’Ecrire à Tokyo

  On m’a suggéré que l’explication n’était pas claire. Un peu plus de clarté donc. La résidence mobile d'Écrire à Tokyo Une utopie concrète Présentation Il n’existe à notre connaissance que trois exemples de résidences artistiques internationales au Japon où s’insère l’écriture : la Villa Kujoyama, la récente résidence d’écriture à Kyoto, le Palais des paris à Takasaki. Qui dit résidence dit lieu fixe, en dur. En l’absence de lieu dur et fixe, Ecrire à Tokyo propose l’utopie concrète d’une résidence mobile, c’est à dire de prendre tout Tokyo comme lieu. Le mot "résidence" est donc ici à prendre au sens le plus large possible, large et vaste comme la métropole tokyoïte, mais sans la rengaine de la vue dronique extatique invariablement attachée à la description pavlovienne de la mégapole. Il s'agit bien de suggérer un environnement propice à la création littéraire et soutenir les auteurs, les personnes qui écrivent, les amateurs en tête, mais selon des modalités inhabit...

Novembresque

 Il en va des photos prises de très haut comme les photos sans relief mais qui éclatées en grands formats en jettent lors d’une exposition comme on en trouve à la pelle dans cette ville, dans les galeries d’art … où n’importe quel retraité imbu de sa personne et de son cher matériel photo cher, peut louer les lieux pour se faire valoir le nombril encadrés sur les murs. M m’envoie quelques heures après cette photo prise d’en haut … de la Sky Tree.  Cette ville est-elle belle, ou/et impressionnante à cette hauteur comme n’importe quel paysage qui pris de très haut - la Terre bleue - en jette? A cette hauteur, sans y être soi-même, la ville se confond en partie avec une carte, une carte en novembre qui est le sujet du verbe être à Tokyo en cette saison.   - Le gris de novembre qui plus tard aura tourné au bleu - Novembre au Japon qui d’ici 50 ans aura perdu ses quatre saisons réduites à trois, faire reconnaitre novembre comme trésor intemporel de l’humanitéCOP, un novembre q...

Débris de corium, éclats de chocolat, coup d’éclat

  核燃料デブリ A lire en très grande force de caractère.   Sur l'écran à hauteur de captation addictive dans le wagon, c’est news, Fukushima, récupération d’une miette dite débris. Ce débris デブリ laisse songeur, bien plus qu'un bout de Brie suspect d'importation, un dé-bris de glace pour appeler les autorités, etc. Écrire: on n'en finit pas d'apprendre la langue.  Éviter :  d'écrire cela.  ####L'association culinaire d’avec ce débris va de soi. Éclats de chocolat Copeaux de fromage affiné en cave 16 mois Écrasé (de la circulation) de pommes de terre Débris de corium, cuisson longue Trait de sauce façon calligraphie  Mousse de tout ce qui traîne dans le frigo qui ne demande qu'à se faire mousser. Quelqu'un a-t-il lu le livre dernier de P. Pons qui j'imagine n'est ni au service de l'immobilier de résidence secondaire pour les life styleurs de migration temporaire hédoniste, ni dans le payroll de l'agroalimentaire? Merci de m'en offrir un e...

Écrire à Tokyo à 14:22

Le livre est de nouveau disponible. Pour les envois hors de France, profitez encore du tarif Livres et Brochures. Ça ne durera pas. Voir sur ecrirea.tokyo.

Rayonner

Je note l’idée d’un texte consacré au bouton d’acné sur le visage de la maiko que le blanc de maquillage cache à peine. Mais cela sera pour les fictionalistes, celles et ceux qui font croire. Relisant les premières pages de Liza Dalby sur les geisha des années 80, il me semble que seule la description à grands traits de Kyoto est périmée. Par contre, sur la manière de lire la situation, le théâtre d’un dîner avec geisha, l’ouvrage reste conforme aux ressentis. C’est un théâtre qui ne demande pas de suspension d’incrédulité mais au contraire de se laisser aller consciemment à la crédulité et s’en amuser. On est sous le coup d’une sorte de déluge de signes esthétiques plaisants ou vaguement intrigants et on peut ne pas se perdre dans les méandres de questions qui voudraient être posées. Ainsi, c’est reposant. Le quotidien devrait être un dîner avec geisha permanent.   A quoi reconnaît-on une geisha blonde? A une mèche malencontreuse qui dépasse de la postiche. ####Rayonner, changer d...

  Ici. Une première ébauche de carte épurée articulants deux territoires d’Osaka que je voudrais connaître bien, aussi bien que Tokyo, qui forment avec satisfaction une boucle, la boucle Tennoji-Namba.  La phrase qui précède n’a pas été écrite dans l’article originèlement posté ici, ce qui signifie que les abonnés en nombre bien plus inférieur que les éléphants de Sumatra n’en sauront rien, sauf à revenir ici. C’est aussi le sujet d’un prochain article qui vient. 

Saladologies

La 52e session d’Ecrire à Tokyo aura lieu samedi 16 à partir de 19h, heure du Japon. Les explications sont à lire ici . Pas de salade, tu n’écriras pas de salade. Après quinze jours à pousser un fauteuil roulant et soutenir une dame du matin au soir, le corps à soi n’est pas seulement ankylosé fourbu, il a acquis des réflexes maintenant idiots, comme chercher les freins, fignoler à l’approche de la lèvre du trottoir au carrefour qui même si rabaissée ne l’est jamais suffisamment si tu veux lui éviter une secousse que tu annonceras systématiquement à l’avance de celle-ci, et sans parler de ces pentes dont la déclivité réelle t’échappe qui te font par mesure de prudence l’aborder en marche arrière précautionneuse qui stoppe les autos. Mais il s’agit de ne pas écrire de salade et ce qui précède en est une. Tu te dis qu’elle aurait pu être ta grand-mère, révélant ainsi une litanie de bévues soulignant ton immaturité. Comme dans les contes, elle est née grand-mère donc assise sur une chaise...

Pragmatisme et pensée magique

L’IA a effacé les personnes mais pas leur bagages laissés en plan. L’homme au rat, pas celui de Badiou, chasse les rats et souris à domicile. Je l’ai vu en action. C’est un homme d’action violente, un prédateur. Une fois que les pièges et les substances n’ont  rien donné, il ne reste que la traque suivie de la poursuite flash de l’animal repéré dans le périmètre exigu de l’intérieur, un journal plié en bâton à la main en guise de massue. C’est violent, efficace, stressant comme dans un film au moment de la scène du dénouement violent. Il semble ne jamais manqué son coup. J’ai entendu dire que l’homme au rat a été recruté quelque part vers 2017 pour couper des arbres effondrés dans un temple suite à un typhon. Comme je l’avais vu un jour à Kishimojin bien par hasard, et à bien y penser, probablement à la même époque, où d’ailleurs aussi dans le temple très proche d’ici, un arbre imposant s’était effondré, l’opération de découpe fut précédée d’une cérémonie religieuse d’intercession ...

Au Rikugien

  Au Rikugien, deux jeunes hommes alignent deux poupées peluches à même le sol avec l'étang en perspective pour les photographier, avant que de les refourguer dans des sacs vinyles. Des arbres sont sur les lieux.

Interface wendersienne