Novembresque
Il en va des photos prises de très haut comme les photos sans relief mais qui éclatées en grands formats en jettent lors d’une exposition comme on en trouve à la pelle dans cette ville, dans les galeries d’art … où n’importe quel retraité imbu de sa personne et de son cher matériel photo cher, peut louer les lieux pour se faire valoir le nombril encadrés sur les murs.
M m’envoie quelques heures après cette photo prise d’en haut … de la Sky Tree.
Cette ville est-elle belle, ou/et impressionnante à cette hauteur comme n’importe quel paysage qui pris de très haut - la Terre bleue - en jette?
A cette hauteur, sans y être soi-même, la ville se confond en partie avec une carte, une carte en novembre qui est le sujet du verbe être à Tokyo en cette saison.
- Le gris de novembre qui plus tard aura tourné au bleu
- Novembre au Japon qui d’ici 50 ans aura perdu ses quatre saisons réduites à trois, faire reconnaitre novembre comme trésor intemporel de l’humanitéCOP, un novembre quintessentiel, le seul novembre qui a lieu d’être, les autres étant des faux.
- La fraîcheur de novembre dénuée d’humidité alors qu’aux Philippines …
- Novembre en sustentation songeuse. Il suffit de s’écarter d’une avenue répulsive aux marcheurs pour que d’un seul coup il y ait ce je-ne-sais-quoi de novembresque qui diffuse de partout.
- La promenade effectuée peut-être au même moment que ce cliché, qui aura commencé à Ningyocho, puis en partant d’Asakusabashi au niveau du pont ferroviaire à arche unique que l’on peut voir à gauche du paysage, tout le long de la Sumida
- Bien après le pont Umayabashi dôté en partie d’une bâche façon truc artistique mais ce n’est pas le cas - où des travaux de réfection ont lieu
- Jusqu’aux abords d’Asakusa
####Asakusa
Du monde à Asakusa, comme il y a un siècle. Sans doute pas plus.
Règle de vie et de passage lucide à Asakusa :
- S’habiller un peu chic.
- Naviguer à vitesse soutenue, c’est à dire ne pas flâner.
- Adopté un pas chaloupé.
- Se donnet l’air d’avoir l’air d’avoir un rendez-vous pas loin.
- Après avoir déposé les mômes à 8h30 à la maternelle Sensoji sur l’allée des marchands du temple.
- Imaginer avoir passé ses premières années à la maternelle Sensoji.
- Aller un jouer dans le square Bentenyama même si pas un bac à sable.
#### Plus tard à Koenji.
Règle de vie : si pas d’intention claire d’utiliser le bouquet de ciboulette dans les trois jours après achat, ne pas l’acheter pour éviter les gâchis.
Il faut remarquer l’évidence : la réfection-transformation progressive de la coulée couloir en bordure du viaduc se traduit par le remplacement de gargotes d’obédience japonaise en gargotes d’obédience japonaise où de jeunes chefs et staff mettent la main à la pâte de petits restaurants dont l’ouverture est annoncée pour le lendemain. L’un d’eux au moins expose un design d’intérieur d’une telle perfection de patine que personne ne remarquera que tout y est nouveau. Les Japonais et d’autres aiment manger et boire japonais. Une évidence à remuer dans la bouche sept fois avant de dire des bêtises de vins nouveaux.
####A Takano, j’achète
Une barquette de boeuf haché de provenance internationale contenant 95% de chair maigre à 778 yens.
Un sachet de trois oignons rouges de tailles diverses à 150 yens.
Trois citrons d’Australie à 198 yens.
Un sachet de quatre oignons jaunes d’Hokkaido à 150 yens.
Total 1378 yens dont 102 yens de TVA.
Ailleurs j’achèterai :
Deux poireaux à 197 yens.
Un sachet de trois pommes de terre à 198 yens
Un boîte carton de six oeufs haut de gamme origine Kyushu à 350 yens.
Total 804 yens dont 59 yens de TVA.
Un exercice d’écriture archi connu et peu intéressant.
####Nishitoyama
La veille passant le long du parc Nishitoyama au départ de Takadanobaba en direction de Shin-Okubo, je vois successivement :
- Une classe de lycéens en uniformes, rien que des mecs et des grands, qui s’entraînent avec application à une danse de groupe façon J-Pop, je suppose.
- Des blancs façons retraités qui jouent à la pétanque.
- En contrebas, un groupe de jeunes d’un pays indo-quelque part qui jouent une partie d’un sport dont j’ignore le nom, où sur un terrain étroit séparé en son milieu par ce qui ressemble à une corde suspendue, il se renvoient une petite balle en effectuant une cabriole en l’air pour la diriger et shooter vers le camp adverse. Certains joueurs sont torses de bronze et pieds nus, vêtus d’un short singulier qui doit être sans doute la tenue réglementaire pour cette activité, alors qu’il fait à peine 15 degrés.
####Saka-maju
Ce matin dans le péri-urbain, une visite dont la dernière n’est pas récente à cette fabrique de wagashi figée dans un temps très ancien. La dame a rapetissé au point qu’elle ne dépasse qu’à peine la hauteur du comptoir bas derrière le présentoir en verre. C’est un corps de suppliciée, cassé, recroquevillé sur lui-même, mais malgré tout en tenue de travail. Elle n’a de raison de vivre que cela, depuis des dizaines et des dizaines d’années. Sur le côté gauche invisible, des machines qui doivent être des étuves ronronnent. La quantité de saka-manju - le produit phare - est considérable, déposés dans des boîtes métalliques rectangulaires. Elle les manipule d’un bras, l’autre ne lui servant que de support ou de retenue. Son visage est rouge peut-être de l’effort. Tous ses gestes sont habitudes. S’attendrir serait totalement déplacé.