Rayonner
Je note l’idée d’un texte consacré au bouton d’acné sur le visage de la maiko que le blanc de maquillage cache à peine. Mais cela sera pour les fictionalistes, celles et ceux qui font croire. Relisant les premières pages de Liza Dalby sur les geisha des années 80, il me semble que seule la description à grands traits de Kyoto est périmée. Par contre, sur la manière de lire la situation, le théâtre d’un dîner avec geisha, l’ouvrage reste conforme aux ressentis. C’est un théâtre qui ne demande pas de suspension d’incrédulité mais au contraire de se laisser aller consciemment à la crédulité et s’en amuser. On est sous le coup d’une sorte de déluge de signes esthétiques plaisants ou vaguement intrigants et on peut ne pas se perdre dans les méandres de questions qui voudraient être posées. Ainsi, c’est reposant. Le quotidien devrait être un dîner avec geisha permanent.
A quoi reconnaît-on une geisha blonde? A une mèche malencontreuse qui dépasse de la postiche.
####Rayonner, changer de piles
####T
On s’est infiltré dans le moignon de route normalement utilisée par le producteur pour garer les véhicules et les machines le temps de la récolte. On a ainsi une vue plaisante (seconde apparition du terme) des volutes de théiers. Quand rien n’accroche qui mériterait d’être évoqué, on peut ainsi partir d’une photo et extrapoler. De la tonte des plants ne subsiste pour le visiteur que la trace esthétique de l’action mécanique, mais toute idée de machine, de production, de ramassage, de mise en sacs est absente. Ne reste donc que la forme de ces bosquets en colonne de lombrics verts géants. Plutôt que de voir cela défiler en vitesse de croisière de la fenêtre du véhicule, rien ne remplace de se garer au plus près, d’ouvrir les portières coulissantes et juste regarder. Je trouve dans l’espace de cinq minutes deux fleurs de thés improbables en cette saison. On se risque à cueillir une ou deux feuilles grandes et dures pour voir qu’est que cela conte au rayon olfactif. Peu de choses.