La scène se passe sur le quai de la station en direction de l’est. J’ai quitté le train pour me diriger vers l’autre ligne située au niveau inférieur. Annonce de fermeture imminente des portes. Mouvements d’électrons libres en précipitation soudaine vers les wagons à travers le quai particulièrement large ici pour une tentative ultime de monter. Rien noté du jeune homme qui déboule dans ma trajectoire sinon que c’était un jeune homme, qu’il a amorti le choc possible avec une formidable dextérité de danseur, qu’il n’y a pas eu collision en conséquence, juste une amorce sans suite, qu’en signe d’excuse et dessinant une esquive millimétrée dans l’improvisation, il m’a touché presque affectueusement le bras droit, voire même pas presque mais franchement, comme signe d’excuse d’une rencontre qui n’a pas eu le moins du monde le temps de se transformer en désagrément, irritation par l’accident ainsi évité, juste une reconnaissance approbatrice de sa solicitude, à me dire déjà qu’il fallait se souvenir de la rencontre, la noter mentalement pour le passage à l’acte d’écriture le lendemain. Je ne sais même pas s’il a pu monter dans le wagon du train en instance de départ, mais j’espère que oui.
De beaux textes, de superbes photos, beaucoup de prétention. Une écriture diariste débutée à Tokyo depuis une trentaine d’années, dénuée de spectaculaire et de fantasmes. Lire l’à propos et les autres onglets. Les commentaires sont désactivés. Pour me contacter : ldersot@gmail.com.