Tokyo comme une autre
Lire l’intéressant prologue du nouveau livre intitulé Ten Moments That Shaped Tokyo - auteure Eiko Maruko Siniawer, professeure au Williams College, Massachusetts. On peut lire ce prologue via l’extrait gratuit de Kindle. Il est question de Kagurazaka, quartier favori tout comme l’auteur. La rue y est désignée “street”, puis étrangement “avenue” alors que la chaussée ne laisse passer qu’une seule voiture quand une autre s’est garée sur le côté. Mais une découverte pas même mentionnée sur la fiche Wikipedia en japonais : au 17e siècle, la pente est intensifiée - sur la base de la déclivité d’origine sans doute, pour la raidifier et empêcher ainsi des ennemis de débouler vers le portail et la tour de garde en chars à attelage.
At one such point, just beyond the outer moat in what is now Kagurazaka, a dangerously steep hill was created to prevent assailants from riding horse-drawn carriages across the bridge and toward the castle.
Sur l’estampe où l’on voit ce portail et cette tour gardienne du château, la rue semble bien plus large qui mérite peut-être le qualificatif d’avenue. A gauche un peu plus loin sans doute, une fois la pente réduite pour en faire un chemin d’agrément, se trouvera bien plus tard le café restaurant bar Bronx.
L’argument de continuité de l’auteure est rafraîchissant, avec cette invite où elle s’adresse en passant directement au lecteur - and one I hope you’ll have a chance to visit. Rafraîchissant et un brin percutant, et aussi j’imagine le reflet d’une nostalgie de ne fréquenter les lieux que rarement vue la distance avec les USA.
We start with Kagurazaka not just because it’s one of my favorite neighborhoods in Tokyo, and one I hope you’ll have a chance to visit, but also because it demonstrates so elegantly the visibility of the past in the present. There are some who claim that the past doesn’t exist in contemporary Tokyo, that it’s been obliterated by earthquakes and fires, world war, and new construction. But the history of Edo and Tokyo, of Edoites and Tokyoites, has indelibly shaped how and where people live, work, and play in the metropolis. It explains why you see in Kagurazaka low wooden structures and high-rise apartments, subway riders and pedestrians, Japanese restaurants and French cafés, asphalt roads and cobblestone walkways, chain stores and family shops. This history shouldn’t be reduced to some vague notion of “tradition” which assumes there’s something essential and unchanging baked into the city’s cultural DNA. Nor is there any reason to think that this history is somehow mysterious or unknowable, that we can’t understand this past deeply and empathetically. The history of this city is as complicated, and as accessible, as any other.
Il y a un peu une similitude argumentaire d’avec un Timon Screech (Tokyo Before Tokyo), dans le sens de la désambiguïsation de l’histoire de la ville, Tokyo comme une autre. Désambiguïsation, donc dé-mystérisation, synonyme aussi de dé-exoticisation. Que l’écriture ailleurs en prenne de la graine.