The Kyoto Moment
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Haricots mungo |
Dans quel mesure le mythe d’un moment historique est-il perçu dans le moment? La Lost Generation l’est devenue à postériori. Les outils et mécanismes de génération diffusion en direct font croire à un moment en marche au temps présent continu. Si les conditions d’un mythe en direct sont :
- flux cosmopolite intrant
- diffusion en temps réel permanent
- milieu existant de par la densité humaine requise pour qu’un milieu soit nommé comme tel
…
Il n’y a pas et n’a jamais eu de Tokyo Moment, en littérature, dans sa dimension cosmopolite. La seule mention d’une telle expression concerne la méga urbanité en référence à une thèse en anglais, avec ses emphases et ses chiffres à millions. Il existe par contre Writers in Kyoto qui fait de la ville le petit Berlin mythifié que Tokyo ne peut être. Etrangement en 2025, après 10 ans d’existence, cette dynamique persiste à prendre pour sujet totémique Kyoto, et le Japon par extension. Comment peut-on y être et se restreindre à ne pas reconnaître aussi être ailleurs mentalement, en même temps? Comment peut-on ainsi le garder pour soi? Si le lieu est ferment d’écriture, il n’y a plus aucune raison que celle-ci se contraigne à ne prendre pour sujet que le lieu dit. L’attachement géographique conditionnel - y vivre ou l’avoir dans son coeur - négativise les riches possibilités des écritures hors-lieux, multi-lieux, éclatés de par les pensées géo éclatées nourries en permanence d’intrants d’ailleurs. On est en mégapole comme des récepteurs de neutrinos, nécessairement sensibles à ce qui traverse le corps, et l’esprit en permanence.