Que sont nos japonolâtres devenus?

Voir la longue liste des allergènes au dos de l’emballage.


Ce n’est pas vraiment une inquiétude de ma part mais l’hypothèse qu’une époque a tourné sa page est particulièrement sensible ces temps-ci. La production noble hédoniste d’écrits contemporains avec le Japon dans le rétroviseur s’est parfaitement scindée en strates, classes et générations. Le précariat jeune mobile s’adresse au précariat jeune mobile - mon année au Japon - avec des récits de devenir consuméristes où l’intégration - sujet de vieux - est étrangement encore évoquée. Quelques personnages allochtones jouent la harpe du génuflexisme ésotérique absolu avec Kyoto - son 7e arrondissement - comme Shangri-la coeur du royaume nombriliste; l’oligarchie en poste a posé ses oeuvres indéboulonnables mais en nombre limité et suffisant - le temps libre pour écrire est aussi un précariat; de la Villa Kujoyama suintent de temps en temps des devoirs de résidence comme on dirait devoirs de classe comme il faut rendre sa copie selon sa feuille de mission. Olivia Rosenthal avait touché quelque chose du doigt. La littérature produite reste massivement littérature de passage, parce que la mobilité est la formule massive. Pour autant, l’hors-solisme comme champ lucide d’investigation de l’écrit est plus que marginal. A défaut d’oser, on réinvestit les lieux de Nicolas Bouvier pour voir “comment ça a changé et pas”, Araki-cho du soir, espoir. Tous les produits alimentaires et les effluves ont été couverts dans l’émotion hédoniste de l’écriture culinaire de commande qui sent la Jeune Rue. Bref, le Japon comme produit est placé, en littérature comme en propagande qui peut tourner maintenant à vide dans le malaxeur extrudeur de textes IA (ou haïs). Deux sujets sensibles : comment leur vendre le surtourisme, comment leur vendre l’estival brûlant, comme en Grèce. La Belge a définitivement abandonnée l’idée d’obtenir un passeport nippon jusqu’à l’année prochaine, non, deux. Même le “âtre” dans japonolâtre semble devenu surfait. Madjid Ben Chikh dans la veine diarisme intime-extime comme Serge Cassini dans le kafkaïen allochtone restent ignorés, alors que l’intranquilité - pas la commande - me semble être la seule voie trouble et indécise qui vaille. Tout baigne donc. Ou dit d’une autre façon, le champ est libre, encore et toujours, pour les bifurcations. Investissons-y.


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