Mobilité spatiale et mentale
Le livre Ecrire à Tokyo - Japon : d’autres récits - ouvrage commun - est de nouveau en stock à Paris - encore une fournée de 100 copies - en pré-commande, comme plages ou barricades estivales aidantes, les acheminements ne débuteront qu’à la toute fin août. Si vous ne l’avez pas encore acquis, il est temps de passer à l’action et faire montre ainsi de soutien.
Pour le réserver, c’est toujours ici.
#### Hors du diktat du retour à la normale
Post-covid
Retour à la normale
Ordre, injonction de penser, d’énoncer ainsi les choses
… et pas autrement …
Diktat
On n’ose même pas évoquer l’accélération comme normalité massive.
Exemple d’ébranlement d’une normalité à vécus variables, celui du retour temporaire au pays impacté par le covid, mouvements transnationaux empêchés, impacté par le post-covid, mouvements transnationaux rendus impossibles par l’explosion des coûts associés.
A un moment dans l’éloignement, le terme _retour_ s’affaisse, devient maladroit, tout comme nationalité, pas comme origines.
Hier, on m’a demandé, et c’est devenu rare, si je rentre tous les ans, verbe rentrer, 帰る.
毎年帰るんですか?
Le sujet n’est pas le défaut d’intégration - l’accoutumance suffit - mais que l’autre fasse usage en tout méconnaissance de cause d’un vocabulaire parmi les moins neutres. Encore que la friction ressentie à ce vocabulaire s’émousse avec le temps.
Une chanson…
En état de non-conflictualité et quand le nombre de liaisons aériennes est en augmentation constante tout comme les tarifs pour compenser le manque à gagner des investis en temps de virus, en parallèle aux allers-retours des mobiles compulsifs financièrement soutenus, les plus inintéressants comme sources littéraires, demeure l’expérience communes avec des écarts divers du partir-revenir temporaire. Et tout ce qui remugle (grouillement d’affects) à travers cette expérience intime répétée dans le ressenti jamais insensible, toujours mouvant.
*****auto-correcteur : learn remugler.
L’estrangement à l’arrivée, deviner que ce qui fait avant tout l’éloignement, c’est la disparition ou la rareté d’occasions de pratiquer des routines en commun;
…aussi que les routines à destination ne sont plus les siennes, ce qui les fait tomber dans la case restrictive de la nostalgie et de ses malaises associés.
… rien à en tirer côté écriture si on ne les sort pas de ce tiroir là. Tiroir-oubliette qui travaille en sourdine, en fond d’écran…
… plein de choses à en tirer quand la mobilité virtuelle est reconnue comme un facteur de remise à jour de la géographie intime lointaine.
Pendant un temps long, le coup de bourdon d’arriver, de repartir, d’arriver encore, bourdons aux deux bouts, est une expérience commune, diluée par la mobilité virtuelle
… maintenant tu ne découvres pas avec stupeur que tes parents ont vieilli comme tu les as vu presque au quotidien non-stop sur un écran…
… malgré tout, malgré la trop haute-définition, à cause d’elle surtout, des filtres, tu remarques tout de même in situ que quelque chose a changé; il faut les retrouvailles pour t’en rendre compte…
…si en plus ils sont comme toi pollués par le spectacle des réseaux sociaux qui pollue jusqu’aux interactions quotidiennes avec leurs expressions marchandes dans l’expression personnelle au quotidien, quand le small talk est surtout nourri de catchphrases et de jingles, les maniérismes verbaux, le totalitarisme du tutoiement et du sourire selfie toujours prêt à dégainer à la moindre évocation de la fatuité du moment …
… alors comment ça va toâ (question qui temporise l’irrésistible besoin de parler de soi …)
… et bien moâ …
… et pendant tout ce temps, vous n’avez pas littératuré autour de ce sujet?
…
… on laissait cela aux études un peu prises de têtes de techno-sociologie sur les mobilités tangibles et virtuelles, sur la littérature transnationale, etc.
… il y a les amis à l’ancienne, liens distendus, jamais sur écran, qui offrent l’expérience des retrouvailles à l’ancienne…quand on peut intitier la revoyure.
… qu’est-ce que t’as vieilli… et moi aussi…
… et pendant tout ce temps, vous n’avez pas littératuré autour de ce sujet?
#### Sur Kamakura
J’oubliais tantôt de mentionner le flanc neo-daikanyama-boboïsme lifestyle de certains angles de ce territoire spectacle, un catwalk pour ambianceurs beiges et pétrisseurs de miches au levain transcontinentales. Une galerie dans le 11e, une autre à Kamakura. Un rêve de branchitude globalisée. Une boutique de jambon de pays. Next : see me in Berlin, mon gars.
#### Cette très brève vision …
A la lampe torche de ton retour à la coloc en pleine nuit avancée après le spectacle, quelques secondes sur le petit écran moche mais si évocateur de bouffées d’air frais estivales requinquantes des chaleurs dures et sèches diurnes, et de grillons pas entendus mais immédiatement sollicités dans la mémoire vive, ceux que l’on entendra ici en novembre.