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Affichage des articles du juin, 2024

Où écrire à Tokyo - La nouvelle version à télécharger

  S’ancrer à destination, à Tokyo, et y écrire. Il s’agit de la version de juillet 2024. Téléchargez, lisez, distribuez, annoncez, partagez.  Le lien vers la version Epub du fascicule.

La LitPol

Monorail dévorant son rail à la station de l’hippodrome. Tant que les conteneurs passent, tout ira. Seule condition : touche pas à mon flux. Des biens dans les boîtes, pas des humains trafiqués, pas trop, seulement un peu, ça ira, on fera avec. On fera le plan com de diversion, comme d’hab. Aux plages les blondes. Qu’ils chavirent oui, mais de nuit. Tu demandes ce qu’est la littérature politique? La LitPol. On l’appellera ainsi, qui permettra d’économiser les frappes de touches. Petites frappes de petites touches. Bon c’est pas tout mais la plage appelle. Trêve de ceci, de cela. Invités au pince-fesses, ils tentèrent maladroitement de chercher un point d’appui pour s’engager dans une tentative de percée transclasse. Leur objectif montagnard dans la vie était d’aller plus haut. N’ayant pas les codes et les stratégies de faire fi aux expressions de mépris, ce fut la dégringolade rapide et amère. Ils n’en tirèrent pas pour autant de leçon comme on dit, d’éclats de lucidité, comme on devra

Ça, arrive

1. Choses entendues. Papa Noël : je ne me lève jamais le matin avec l’envie de ne pas aller ouvrir le café. 2. L’artisan de tofu et son épouse, à qui je fais remarquer qu’il semble ne pas y avoir d’air conditionné dans l’atelier qui fait office de boutique où l’on ne pénètre pas au-delà du pas-de-porte : Ça ne sert à rien. Le matin, avec l’autoclave qui fume et chuinte, il fait déjà 40 degrés à l’intérieur. C’est pénible en été. 3.  Sur l’annonce du décès De la maman de M à Paris. Il n’y a rien à dire, et tant de choses encore. La photo reçue en attachement, photo de jeunesse, est un ravissement comme je ne l’avais pas connue alors. Qu’est-ce qui revient? Qu’est-ce qui te revient ?  4. Ça. La cantine du lycée zappée pour aller manger chez eux, manger dans la cuisine, acte éminemment parisien - si l’on excepte la cuisine de la tante à Tokyo qui faisait office, moins ces temps-ci, de cuisine, salle de réunion, salle de déjeuner sur le pouce, atelier de préparation culinaire. Mais à Paris

Tokyo-Milan : Investir une fiction géographique (1)

Photo reçue. Shinbashi, où l’on s’est fait gruger dans un izakaya trop cher.  Sans recherche aucune de précédents bien pensés, j’imagine qu’une fiction géographique peut fonctionner par exemple en expérimentant le what-if d’une contiguïté d’une rue à une autre, donc d’un couple de deux rues existantes mais réellement situées à des distances considérables. Les rues, leurs éléments comme par exemple une toiture de couverture de passage commerçant sont ici les personnages. Normalement, il serait possible de poursuivre cet énoncé dans la veine de :  le jeu consiste à …  mais cela n’a pas à être ancré dans une veine ludique qui participe quasi-nécessairement au monde du visuel. La RV fera cela bien mieux. La question est :  que peut faire l’écriture avec cela, le pouvoir faire singulier à l’écriture d’une fiction géographique?  Quand on cherche “La traversée de Tokyo”, on tombe uniquement sur des références d’un jeu vidéo.  ## Jumelage mental des villes Ici me rappelle là-bas. Mais quoi? Qu

Tokyo : Ville habitée, espace pratiqué

Satsuma de serre de Saga. L’automne en été.  Ce qui était une routine est devenu un spectacle. Il s’agit me semble-t-il, sous l’effet d’un modèle qui a sanctifié le lieu et l’acte, smartphone en main donc, de filmer aux comptoirs de boissons lactées à Akihabara sur les quais de la ligne Sobu le passage en mode très rapproché de la bouteille commandée, de la main de la dame ou du monsieur qui préside à ce moment-là au service, puis une fois dans sa main, de filmer encore la bouteille tenue un peu comme un hamster fragile, de passer ensuite à la scène du selfie, ou de se faire prendre fanfaronnant en photo par quelqu’un de sa bulle en voyage. Toutes ces frivolités sont la marque d’un ennui profond maquillé jusqu’aux tréfonds du derme. Le tourisme transforme la banalité et la retenue routinière d’un acte à la fois de déconnexion du rhythme et d’ancrage dans la ville qu’est cet arrêt bref à la buvette, en une scène fondamentale de la spectacularisation du quotidien. Encore un effort avant

Faire de l’ombre à l’écriture … suite

A destination après 14 heures de vol en pensée, on est allé rue Delambre à The Coffee ザ・コーヒー. J’ai cliqué, on a vomi sur le comptoir beige-blanc copié-collé, dépité. Observer la carte des changements à distance est aussi source d’effarements. Le hasard d’une recherche avec Eric Hazan traversant Paris dans la tête veut qu’apparaisse sur l’écran ce chef-d’oeuvre de littérature mercantile de Michaël Ferrier paru dans la Revue des Deux Mondes d’avril intitulé Tokyo, ville du bura bura.  Extrait _Très peu d’odeurs, sauf dans les quartiers les plus défavorisés, et aucune qui vous suive ou qui vous intoxique. Quelquefois, une senteur de poisson grillé ou le parfum discret d’une jeune femme en fleurs. _ Fin de l’extrait Tout à fait dans la même veine que le texte cité hier - Tokyo is the new Paris - avec ce tropisme du sérail de ces écritures de langue français là, l’usage d’un terme japonais dans le titre qui n’admet que la pâmoison, mais aussi situé sur un piédestal socio-économique et génér

Temps irréels

  En parallèle à la promesse de l’expérience d’un consumériste harmonieux de bout en bout - promesse implicite japonaise exclusive? - les nouilles pas chers, les trains à l’heure, les toilettes abondantes nettoyés par des précaires heureux contemplatifs comme au cinéma, l’absence de violences visibles, l’invisibilité des violences et des déchets, l’invisibilité des pauvres par incapacité de lire les signes de la précarité noyés dans l’organisation, l’harmonie étant d’abord ce que voit et expérimente le consommateur au bout de la chaîne de services, les derniers 100 mètres, se trouve un tracé perpendiculaire. On peut en faire l’expérience par exemple à Kappabashi où à côté des couteaux affabulés par les garçons et la vaisselle se trouve des éléments clés du commerce de la mort. Des temples bien sûr avec petits cimetières attenants, et pour certains ces grilles de fer forgé à l’entrée digne de celles des châteaux enchantés et demeures seigneuriales oligarchisées européennes.  Et puis il

Poser la nappe blanche au Yasukuni

  Même le site officiel du sanctuaire Yasukuni ne mentionne rien au sujet de ce terre-plein sur le côté de la grande allée situé juste à côté de la piazza avec la statue d’un certain Omura Masujiro d’un côté et le bâtiment d’obédience japonais moderniste de l’autre, où se logent les lieux de nourritures, boissons et souvenirs.  La suite sur le blog commun S’asseoir à Tokyo. 

Promesse tenue du consumérisme

Paris au couchant avec les prémices du Mont Fuji au loin.  ### La portée du projet Qu’est-ce que cela dit quand le monde alternatif de Koenji ne se déplace plus à Koiwa et vis-versa? Qu’est-ce que cela dit de la dimension mobilité? Est-ce une question économique, est-ce l’incapacité à faire réseau géographique, à percevoir une réseautique? Est-ce un manque d’imagination, d’envie, de compréhension de comment cela fonctionnait, comme on parlerait d’une mécanique, une mécanique réseau? Au feu patientant, observant de l’autre côté le beau fronton rouge qui demeure d’un restaurant chinois qui n’est plus, observant la devanture de la boutique à bail ultracourt où s’affiche toute l’année la mention bien en vue “fermeture définitive” suggérant en mode doux que le mensonge commun ne date pas d’hier, je me demande soudain comment Edmond est véritablement devenu Monte Cristo. Que l’abbé Faria lui ait donné l’accès aux richesses, soit. Mais comment acquiert-il les codes sociaux? ### Titres pour un

Reset Sugamo

S’il est une preuve que Sugamo avait disparu de la mémoire vive, c’est reconnaître que la portion de la chaussée réaménagée façon rue embourgeoisée après la sortie A4 du métro n’y était pas la dernière fois. Pour un quartier de vieux, il y a beaucoup de jeunes et de moins jeunes. Certaines enseignes de produits de bouches traditionnelles se sont offertes un lifting botox sans âme. Pas de porte ouvert pour une de nikuman comme si une boutique de téléphonie. Une autre boutique apparemment récente propose des tartelettes à 580 yens pièces de taille honorable qui ne durera pas ainsi. Pas encore de jambon de Bayonne. Une autre plus dans le ton ancien des lieux se présente comme un power spot avec une offre de traitement “à la lumière”. Un cabinet de rebouteux pour qui ne se tient pas droit est fermé à cette heure. L’impression que le nombre de boutiques vendant des sous-vêtements rouges Ferrari qui vous boostent les chakras a diminué. A la cantine Tokiwa, le riz est du vieux riz, et comme o

Beauvais par Tokyo

Loin de Beauvais K me contacte out of the blue. Il va passer une nuit à Beauvais, une nuit seulement avant que de retourner à l’est. Il a un rendez-vous à l’aéroport. Il me demande quoi faire à Beauvais. Je lui dis que Beauvais me rappelle l’aéroport low cost jamais traversé au sujet duquel est passé un article de presse récent, et quelque chose de l’ordre d’une église figurant probablement dans un manuel scolaire d’histoire. Mais qu’à cela ne tienne, on va construire un itinéraire Beauvais ensemble. Il a imaginé passer une journée à crapahuter vers Paris pour revenir dormir à Beauvais avant que de reprendre l’avion. Je l’en ai dissuadé. Il a besoin d’être persuadé qu’il y a suffisamment de raisons pour passer une journée à Beauvais où je ne suis jamais allé et s’éviter ainsi des heures de stress. Entre la cathédrale Saint-Pierre, le MUDO où personne ne fait la queue et l’Eglise Saint-Etienne de Beauvais, il y a déjà de quoi faire dans le tourisme culturel, même si selon le grossisseme

Projet : 1ère Journée Internationale Ecrire à Tokyo

  Le livre Ecrire à Tokyo avec le Spécial Hamburger Curry Waseda.  Quel est le meilleur, et de loin? Et puis le matin, on s’est dit : organisons un petit colloque international, à Tokyo et en ligne, parce qu’il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Et donc voilà.  Les prémices du projet ici.

Tokyoïte

La perception des évènements étant affaire personnelle, il est normal que le script diffère selon les participants. Je n’ai aucun souvenir par exemple de cette session d’Ecrirea.tokyo où l’on s’est exercé en silence à l’écriture chronomètrée chacun dans son coin. J’ai bien le souvenir que ceci a eu lieu, mais pas du tout ce que ce jeu a produit, ni même ce que j’ai pu y écrire, étant invariablement désarçonné par les examens, les interviews, les défis en tout genre, les compétitions, les courses de vitesse ou de fond, les machins d’endurance, tous les types d’exercices dans un temps donné, l’écriture sous conditions. Tout ceci me dégoûte. Je ne pourrais pas participer à un atelier d’écriture. Je ne voudrais pas en produire un. Par contre, un atelier SUR l’écriture, oui. C’est bien de cela dont il s’agit avec ecrirea.tokyo. ## En prémonition d’un potentiel d’ancrage diurne à Koenji C’est intriguant de trouver un nouveau lieu qui comme les Amériques n’a pas attendu la visite de son Altes

Repreneur de mythe

Un subtil et à la fois énorme changement mineur au niveau de la pagination a eu lieu sur le site du London Review of Books. La revue papier ne figure plus sur le fronton. Il faut chercher l’onglet The Paper, la sous-entrée Latest Issue, pour trouver la couverture et la table des matières de la version papier en cours. Sur la première page, les articles qui figurent dans cette édition du moment ne sont pas datés, en tout cas dans leur version encadré introduction, contrairement au New York Review of Books où chaque intro d’article est estampillé d’un discret Month Day, Year Issue, qui distingue ces articles de ceux de la version dite web non imprimé sur papier, mais qui offrent une quantité parallèle d’articles à lire considérable. Sans apparaître en tête de la top page, un caméo du numéro papier en cours figure toujours en bonne place.  Pour le LRB d’abord, le pire serait la disparition du papier. Cela fait des années que dans les pages du mensuel figure l’auto-publicité invitant les l

Tokyo : Un dimanche en métropole

A Tokyo, 1969, 1970. Angela Carter a un nez. Cela - Tokyo - sent : “la cuisine, les égouts, la lessive”. De Marunouchi jusqu’à Shinjuku, le ticket coûte 60 yens. Shinjuku est un concentré d’alcôves à services sexuels et d’alcôves pouvant mener aux mêmes services. Angela fait même un arubaito comme hôtesse de bar. Elle décrit en passant la totale théâtralité superficielle des rapports jeunes femmes titillantes hommes ouverts à la titillation, comme celles-ci s’arrêtent en pleine conversation insignifiante pour passer à une autre table et engager la conversation insignifiante avec d’autres clients qui comme les précédents ne se sentirons pas le moins du monde plaqués quand elles se déplacerons à une autre table. Angela Carter a eu un rapport sexué - donc normal - avec le Japon. Comme sa langue est l’anglais et que l’on ne va pas s’abaisser à mélanger les sujets dès lors qu’ils fonctionnent dans des domaines langagiers autres, on ne trouvera rien en terme de comparatif, par exemple, entre