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La LitPol

Monorail dévorant son rail à la station de l’hippodrome.

Tant que les conteneurs passent, tout ira. Seule condition : touche pas à mon flux. Des biens dans les boîtes, pas des humains trafiqués, pas trop, seulement un peu, ça ira, on fera avec. On fera le plan com de diversion, comme d’hab. Aux plages les blondes. Qu’ils chavirent oui, mais de nuit. Tu demandes ce qu’est la littérature politique? La LitPol. On l’appellera ainsi, qui permettra d’économiser les frappes de touches. Petites frappes de petites touches. Bon c’est pas tout mais la plage appelle. Trêve de ceci, de cela. Invités au pince-fesses, ils tentèrent maladroitement de chercher un point d’appui pour s’engager dans une tentative de percée transclasse. Leur objectif montagnard dans la vie était d’aller plus haut. N’ayant pas les codes et les stratégies de faire fi aux expressions de mépris, ce fut la dégringolade rapide et amère. Ils n’en tirèrent pas pour autant de leçon comme on dit, d’éclats de lucidité, comme on devrait dire. Ils ne prirent pas la plume, mais la rame de galère.


## LitHors-sol


La question fut donc posée à chatGPT: y a-t-il une définition de la littérature hors-sol?


La même question fut posée à Gemini, parce qu’au pince-fesses IA, les plaisants sont nombreux.



L’attribution de Locus Solus à Maurice Blanchot est l’expression d’un aplomb certain dans l’erreur, tout comme le ronflant remplissage du vide de ces phrases, mais tant que le système ne sera pas guidé à prendre en compte les dimensions technologiques, les géographies oniriques, les déplacements physiques et mentaux induits ou possibles, cette multigéolocalisation où des satellites GPS flottent dans la tête à soi, on n’aura droit qu’à ce type de considérations rassies. Ce qui est effarant dans ces énoncés est somme toute moins le branlant assumé, que le manque affolant d’imagination.  


## La première gorgée de lait de soja


Encore chaud du pis me dit la dame d’un autre atelier de tofu en souriant. 

Et épais avec cela, pas le genre demi-écrémé.


La première bouchée de pound-cake avec glaçage de miso blanc.

La première bouchée de pound-cake avec glaçage de miso blond.


Le mille feuille des saveurs, yuzu, matcha, mirin, un fond de dashi industriel oublié dans le placard, copeaux de katsuobushi dansant, bref, tu vides le buffet et tu additionnes.


Le petit-déjeuner à Haneda est un assemblage de petites choses au total très salées. Le misoshiru est gonflé à l’amidon pour lui donner un quelque chose de sirupeux. La BGM est du genre Nuit de Chine, pour parfaire l’authenticité locale.


Un homme rebrousse chemin à la cafétaria en pestant à voix haute : shit!


A la station du monorail devant l’hippodrome, l’air chargé d’humidité est riche d’effluves excrémentielles, comme si un bref arrêt en une campagne profonde en Auvergne où des animaux tranquilles paissent.


Ça pleut des verres d’eau à la pelle, mais comme l’annonce officielle d’entrée dans la saison des pluies n’a plus lieu ou m’aurait échappée, j’ai gravi insensible sous les trombres la pente de Kagura pour apporter à la boutique de chaussures une paire de rouges à ressemeler. On m’a proposé pour un supplément de 300 yens un nettoyage de ces chaussures en tresses de cuir, action hygiénique dont le bien fondé m’a paru évident, d’autant plus pour cette somme modique. 


Il trombait trop pour se pressentir enchanté de faire une pause à Bronx. 


Je rebroussai poils chemin inondé. 


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