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Un inquiet témoignage

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On m’a encore parlé de sensibilité au paranormal, hélas toujours de manière indirecte. Je n’ai pas eu beaucoup d’éclaircissements sur la question du comment ce sujet est apparu dans la conversation rapportée. Personne ne parle du paranormal sur un ton normal, sauf la personne qui s’annonce particulièrement sensible mais tellement habituée à ces rencontres invisibles et redondantes qu’elle ne vous dit cela qu’en passant avec sourire en coin et yeux plissés de côté, connivence blasée. Nonchanlance du spectral. Présence trouble redondante, un brin lassée. De telles histoires rapportées mettent invariablement en branle chez le locuteur qui a assisté à la scène cette respiration un peu saccadée comme si en recherche d’une hyperventilation, une tentative de transe où au final ce sont les détails mêmes de ce que cette voyante a dit qui qui s’effilochent en miettes partielles, provoquant une petite frustration à ne pas connaître le fin mot de l’affaire. Aussi, dans le discours ce sont surtout ...

Dimanche

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The Kyoto Moment

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Haricots mungo Dans quel mesure le mythe d’un moment historique est-il perçu dans le moment? La Lost Generation l’est devenue à postériori. Les outils et mécanismes de génération diffusion en direct font croire à un moment en marche au temps présent continu. Si les conditions d’un mythe en direct sont : - flux cosmopolite intrant - diffusion en temps réel permanent - milieu existant de par la densité humaine requise pour qu’un milieu soit nommé comme tel … Il n’y a pas et n’a jamais eu de Tokyo Moment, en littérature, dans sa dimension cosmopolite. La seule mention d’une telle expression concerne la méga urbanité en référence à une thèse en anglais, avec ses emphases et ses chiffres à millions. Il existe par contre Writers in Kyoto qui fait de la ville le petit Berlin mythifié que Tokyo ne peut être. Etrangement en 2025, après 10 ans d’existence, cette dynamique persiste à prendre pour sujet totémique Kyoto, et le Japon par extension. Comment peut-on y être et se restreindre à ne pas r...

The Tokyo Moment

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Retrouvé sur une étagère le livre American Expatriate Writing and the Paris Moment , auteur Donald Pizer, 1996, c’est à dire lu à peu près à cette date.  Dans l’intitulé du titre, c’est bien sûr le Moment, parisien, qui est clé. Il y est question d’un Moment, historique, circonstancié au-delà de la question d’un auteur en particulier, son nombril. Notoirement, l’auteur décédé en 2023 ne mentionne pas même en passant d’autres moments situés dans le même temps ou presque, concernant d’autres nationalités pour qui Paris était un refuge temporaire angoissé aussi souvent dans la dèche et les risques d’assassinats. Heureux dans sa dèche parisienne apparemment juste soucieux de trouver de l’argent, l’américain Henry Miller d’origine allemande est détaché d’autres nationalités qu’il croise au même moment dans les mêmes rues et les cafés phares de la même ville, venus de l’est, et progressivement cherchant fiévreusement un ticket outre-atlantique à partir de 1933 plutôt que de mourir en tra...

La porte coulissante

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  Le bruit un peu clinquant de la porte coulissante n’a eu aucun effet sur lui. Affalé sur le tabouret du bout du comptoir au plus près de la télévision allumée, il me tournait le dos très vouté juste retenu par une main posée sur le comptoir. Il dormait. J’ai hésité à peine puis ai fait coulisser la porte grinçante avec précaution pour ressortir dans la ruelle. C’était tard pour un déjeuner et le restaurant à 14h30 était vide. 

Une carte de Tokyo en boucles 2025

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  Une version plus touffue que la précédente, n’incluant que des territoires d’intérêt personnel. Pas une carte géographie mais nodale, chaque node nommée boucle quelle que soit sa forme. Une logique existe pour l’auteur et c’est suffisant. Toute boucle incorpore une série de territoires de distances très variées, dont l’ensemble fait sens sur la base de l’expérience. Il n’est souvent pas recommandé de passer d’un territoire à l’autre à pieds. On sait le risque de vacuité totale d’intérêts urbains entre deux nodes de cette ville éclatée. A imprimer au moins de la taille d’un grand mur. 

Pour en finir avec Jane Jacobs à Tokyo

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  Oublis majeurs sur ce tableau : les immeubles New Shimbashi Building et Shimbashi Eki-mae Building, deux rescapés avant démolition de ces immeubles quartiers qu’aucun centre commercial moderne ne remplace. 

Des salves de sourires

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Il y a eu du bon à laisser en jachère la lecture du récent tome de Thomas Clerc sur le 18e arrondissement pour le reprendre au calme. Redite : c’est une écriture remarquable du bouger dans la rue de facture française, une rue, un nom, une longueur, une largeur, un numéro pour chaque bâtiment sans exception. Tout cet outillage qui permet comme points d’appuis de circuler via le texte dans l’espace construit. On sait : il suffit d’énoncer le nom des rues, d’agrémenter cet énoncé avec des numéros d’immeubles, de saupoudrer avec quelques mentions de commerces pour exprimer la progression dans l’espace du marcheur. Il n’est nul besoin de faits, d’anecdotes, de narration. Il suffit d’énoncer. Quels sont les points d’appuis descriptifs d’une rue de Tokyo (et des quartiers de tant de villes provinciales plus ou moins clonées?  Comme performateur, Clerc fait dans le champ de l’impromptu façon caméra invisible téméraire, un brin provocateur. Il demande au passant l’impossible - c’est à dire ...

Deux arbres millénaires sectionnés à Shinjuku

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  La sortie ouest de Shinjuku en grand travaux offre des perspectives incroyables, à commencer par le ciel panoramique. Cela ne durera pas qui sera encombré de tours. ####Vivo Daily Stand Shin-Okubo - The End. Te souviens-tu? D’avoir été le premier à y prendre le petit-déjeuner il y a 12 ans. D’avoir eu vent de l’établissement via le Vivo Daily Stand de Shimbashi, aussi découvert par accident, qui persiste mais a abandonné les petits-déjeuners depuis bien avant le covid. Te souviens-tu? Des déjeuners langoureux à la terrasse. Du nombre incalculable de présences à cette terrasse. D’y avoir rencontré Peter Prout. Du nombre de fois que l’on a exprimé notre bonheur d’y être. Des moustiques à la même terrasse de juin à mi-octobre. Des printemps vécus à la terrasse. Des fin d’étés et des automnes avancés vécus à la terrasse. D’un anniversaire vécu à l’intérieur. D’un dîner invités par des inconnus à la terrasse. De la table blanche qui a été repeinte mais qui a heureusement reperdu de sa...

Teramachi : Ecrire la marche en caméra embarquée

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Comme empaqueté, un peu bébé tenu dans les bras. L’inconnu qui film avec une caméra embarquée est bien entendu invisible, et je coupe le son malgré qu’il ait le bon goût de ne pas commenter, juste enregistrer les bruits de la ville. Son pas est celui d’un résident sauf par moments où il s’attarde au fronton d’un temple ou d’une boutique de facture ancienne, mais plus sur ceci plus loin. Un résidant procède selon un pas affairé ou fatigué, pas un pas d’une personne pour qui l’observation est la tache essentielle. La lecture répétée de la carte et des plans variés joue, associée à des bouts de souvenirs pas lointains, de morceaux de vécus, de passages dans le secteur, d’associations avec d’autres lieux dans d’autres villes de fonctions identiques.  La lecture répétée de cartes avec en nébuleuses les lectures de fiches informatives, d’articles, de Wikipédia, de photos, peu,  tout comme pas de Google Earth maladroit, construisent une mémoire faite à la fois de familiarité vraie et...