Représentation de la foule sur le pont Ryogoku

Comment écrire sur ces trivialités alors qu’à Gaza? Massacres, massacres, massacres.  

Il y a foule sur le pont Ryogoku. 


Rien de nouveau. Comment les artistes ont-ils représenté cette foule est d’intérêt. On passe de l’assez précis à l’imprécis grumeleux. 

Sur l’une des estampes de l’excellente exposition en cours au petit musée du Sel et du Tabac - odeur d’impôt - consacrée aux représentations des lieux touristiques le long de la Sumida, le pont Ryogoku fait immédiatement penser au Ponte Vecchio de Florence à la différence près que tout le monde circule sur le tablier le regard droit devant soi, alors qu’en Italie et ailleurs, les marcheurs sont statiques et créent des bouchons humains pour reproduire les indispensables performances de mise en spectacle convenu de soi.


L’homogénéité vestimentaire et d’allure des touristes occidentaux en premier est une étrangeté sans nom, et c’est sans parler du sens de l’interpellation que cette vue de cette présence humaine globalisée provoque en soi. On aurait tord de se limiter au fait massif de l’exposition de soi dans l’espace, pas plus massif que sur le pont Ryogoku. On y ajoutera l’homogénéité des formes de consommation de et dans l’espace, l’homogénéité des formes de consommation de tout. L’espace est un produit. Rien de nouveau.

La palissade a-t-elle un pouvoir d’atténuation de l’intensité de la nostalgie des lieux?

Seul demeure l’ennseigne sur le poteau

Ce qui était le Vivo Daily Stand à Okubo est maintenant rendu invisible, la terrasse en particulier, dans l’attente de la démolition de l’immeuble insalubre. On sait à quoi s’attendre qui remplacera cela, appartements ou hôtel étroit. Dans l’attente, la vue cachée ne laisse à l’imagination que l’opportunité de se souvenir. 


Ce n’est pas rien que de pouvoir demander au chat de produire un plan minimaliste de Frascati centré sur le B&B Gente de Notte avec un rayon d’un kilomètre maximum, et y faire figurer au moins un café, une épicerie, une église, un jardin et la station de train. A charge de vérifier sur place dans quelle mesure :

- un plan minimaliste vaut bien mieux qu’un plan détaillé

- ce que dit le niveau d’incohérence dans l’immédiat des noms de lieux en regards de leurs noms exacts 

En tout cas, le plan minimaliste tel qu’on le trouve encore même si rarement était LE mode de communication par schéma graphique interposé servant à répondre à la question “où est-ce?”, descriptif synthétique systématique pour des territoires sans rues nommées ni numéros d’immeubles faisant sens avant le gps et l’écran d’interface graphique. Cette possibilité de générer ce type de plan à l’ancienne crée une vacance du totalitarisme de Google Maps et consort qui lient invariablement cartographie avec consommation. C’est encore de l’anti-Google Maps, et donc, ça ne durera pas.

Vient d’arriver Sismographies du manque de Myriam Suchet. C’est jolie ces petits livres. 

Une illustration à gauche, un texte à droite sans trop de prise de tête manipulatoire.




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