A Shibuya

Paiement d’une rançon au kombini. Le jeune homme avec un nom en katakana sur le badge s’adresse à moi mais sur le coup je ne le comprends pas. Parler avec le caissier n’est pas dans le script et je suis devenu aussi froid dans ces situations qu’un Tokyoïte standard. Et je n’en suis pas fier. Lui est cool affable. Je lui demande de répéter. Il me demande d’où je viens. Immédiatement, c’est sympathique. Je lui demande la même chose en retour. Bangladesh. Au Japon depuis 7 ans. Nous avons comme langue commune le japonais rendu ainsi dans ces situations un idiome international, comme il va de soi.


Quand l’envie d’un jardin vient, d’autant plus en mai, le vrai printemps, direction Shibuya Engei à Nérima. Ce n’est pas un jardin mais un pépiniériste marchand de fleurs et plantes et tout ce qu’il faut pour le jardin. Une destination où je n’ai rien à acheter, qui respire un air de jardin justement, avec une foultitude de plantes, comme dans un jardin touffu comme escompté. Il comble toute l’envie de jardin en quelque pas. Avec les pots en terre cuite de fabrication anglaise dans un local ancien de facture japonaise un peu ambiance crypte en bois, on est à Giverny et un peu seulement au Japon, dans le même temps.

A Nérima près de la station, la grand rue qui ne mérite pas le nom d’avenue est maintenant totalement plastronnée d’échoppes de chaînes incontournables. La boutique de produits secs a disparu depuis un temps long, la boutique seule, pas les produits secs qui se trouvent en supermarchés, mais ce n’est plus pareil en supermarchés. Le marchand d’articles de cuisine Ito Kanemono aussi a disparu y compris dans la mémoire géographique précise, sauf sa marque sur la carte en ligne avec un petit coeur. Impossible de le situer très exactement. Par contre, les ruelles perpendiculaires qui font Nérima du soir et un peu le midi constituent encore le seul agrégat de bâti et de services qui font quartier, lui donnent sa signature à maisons basses et tripots divers. Ceux-ci résistent ou sont remplacés par des tripots plus récents apparemment, mais des tripots tout de même.  

L’école communale Toyotama a cet arbre monde, en forme de sapin de Noël pour géant, encore plus géant que la dernière fois qui remonte à une pelletée de mois.

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