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La ville décontinuée (extrait)





####Gueule de quartier

A Koenji, cette cavité buccale sous palais du viaduc des trains offre une perspective temporaire parodontique urbaine rare. Un MacDo et affiliés ont disparu qui seront remplacés par un MacDo et affiliés. En attendant et si le temps était offert, on pourrait s’y voir développer en quelques semaines un terrain vague verdoyant.

####Rares sont les quartiers …

… qui s’articulent même à distance par un sentier d’approche cohérent, et vivant. De Shibuya à Jingumaé fait figure à mon sens de rare exception. Dans trop de cas, la déperdition de la densité d’un quartier phare est assez brusque et l’on tombe alors dans une zone glâbre et grise, sans texture pour quiconque marche, sur les avenues dominées par les voitures. Infamie de la transition pédestre Omotesando-Akasaka. La longue avenue Yasukuni a de ces portions atroces d’envies de fuir. Seule la brève exception au niveau de Jimbocho la rend tout juste aimable. Ikebukuro au sud cesse brutalement, ce qui permet aussi une approche plus calme que de descendre à Ikebukuro même quand y arrivant. Sur la ligne Yurakucho, descendre à Kanamecho permet d’apprécier le vide soudain d’Ikebukuro pourtant visible à courte distance. S’aventurer à l’opposé vers Senkawa est une très mauvaise idée sauf si l’on est insensible à la vacuité urbaine dominée par les autos. Récemment, c’est l’étrange ressenti qui me turlupine de la traversée du parc Toyama Zone Okubo à partir de Takadanoba avec sa langue orientale qui mène à la spectrale avenue 305. Mais il ne faut pas se laisser influencer pour si peu - Suwacho pas loin est remarquable d’intrigues - et s’échapper de là vers les méga-HLM Toyama, dit mouroirs , sauf à y expérimenter ce qui y vie encore.

####Totalitarisme du discours touristique

Qui est un exemple massif de discours hégémonique à buts de génération/contrôle de flux et engagement à l’hyperconsommation. Il suffit par exemple - et tous les exemples fonctionnent à l’identique - de chercher Ikébukuro, et parcourir un seul - les contenus sont tous clônés - de ces torchons numériques pour connaître la couleur décrêtée du quartier. Mon Ikébukuro qui est vaste - et j’admets qu’il y en ait d’autres - est richement complexe et ne correspond à rien de ce qui est décrit dans la doxa qui est une vision 15-30 ans de la ville jeuniste qui résume le profile générationel imposé du voyageur. Mes Tokyo sont ailleurs, même quand situés à l’identique.

####Surtourisme

Est comme le reste un sujet évoqué par la presse en mode macroéconomique à des lecteurs usagés, pas des stratèges. Si le surtourisme pose problème individuellement, les solutions sont individuelles, à commencer par ne pas lire sur le surtourisme mais penser à ses propres modes satisfaisants de voyager, à commencer par être immobile.

####Guides gastronomiques

Déjà à Lisbonne le jeune guide sympathique n’en menait pas large nous introduisant dans des destinations pour goûter des bouchées que lui-même ne consommait pas, et n’avait pas les moyens de consommer une fois payé des misères par l’agente. A Kyoto comme ailleurs, de jeunes amoureux du Japon, un métier, une compétence, guident des cloches à travers les ingrédients et mets locaux alors qu’ils sont payés de quoi acheter des bentos aux convenient stores. Il y a quelques années de cela, un jeune chauffeur japonais de voiture de luxe - carrosserie noire, gants blancs - avait émis des cris d’offraies lors d’un repas de démonstration de cuisine quasi-kaiséki, clamant avec émotion qu’il n’avait jamais mangé quelque chose d’aussi bon. Ces chauffeurs sont mis en valeur par leur employeurs comme des guides qualifiés.

####Eloge de la ville moche

La littérature des possibles urbains est castrée par ces discours marchands et empêchée de penser autres. Il faut donc passer outre. Derrière ce récent petit envoûtement pour Berlin l’inconnue à travers des lectures qui parlent surtout de techno et de punk se profile la ville moche, telle qu’elle est énoncée avec une rare sincérité quand il s’agit de Berlin justement. Moche et envoutante. Il faut souligner la mocheté de Tokyo comme point de départ d’autres énoncés possibles. Sur un podcast de 1995 au sujet de Berlin, j’entends ceci : “Berlin est une ville laide et vivable”. Comme Tokyo donc. 

####Livre des nuages

Premières pages de Book of Clouds de Chloe Ardijis. Il y a vraiment un tropisme contemporain de la jeune femme venue s’installer de l’ouest à Berlin. Et il ne sy passe rien, tant meux, c’est ce que je recherche, l’évocation des riens de la ville, hormis une tempête d’été à Berlin dont la description me rappelle soudain une équivalente de passage à Paris. Curiosité de comment l’auteure décrit la ville. N’accroche pas encore. A suivre.

####Courant de fond

Quant à The Undercurrent de Kirsty Bell, il s’agit de littérature d’enquête. Il suffit de zapper ou accélérer dans les parties d’investigation et ralentir quand l’auteur décrit sa ville et son quotidien, c’est à dire presque pas, sauf à mentionner qu’elle prend le vélo. Rosa Luxembourg y est citée plusieurs fois de manière éclairante. A bien y penser, tous ces auteurs sur Berlin lus récemment sont des écrivains et écrivaines allochtones. Se profile donc une transition de lectures de transfuges anglophones à Paris vers maintenant Berlin. Le signe de quoi? Pas clair encore. Kirsty Bell a une vingtaine d’années de vie à Berlin et son ouvrage est historique même si elle s’excuse de ne pas être historienne. Je cherchais du quotidien de Berlin mais j’en suis pour mes frais. Elle s’explique ainsi bien plus tard dans le texte, en référence à Jenny Diski :

`Like Diski’s ideal travel book, written from home with the blinds drawn, my book about a city is more a roaming through a pattern of thoughts or excerpts of written history than a striding through its present-day streets. `

Faute avouée ... 

####Plaque commémorative




A proximité, je tombe sur cette plaque d’information historique. “Remains” en anglais, tout comme son équivalent japonais, signale le reste de quelque chose, un moignon, une relique, une trace. Or, il n’y en a aucune. Et même s’il y en avait, 37 ans de vie à Tokyo ne changerait rien à l’affaire. Aucun attachement au passé, aucun atome crôchu, ni vécu, ni affabulé. Aussi, si peu de références au passé, à l’enfance chez les adultes. Kirsty Bell et son vécu de moindre durée à Berlin, et sa connaissance de la langue allemande, lui confèrent une ligne d’attachement avec sa curiosité pour l’histoire de la vue de son appartement berlinois qui est le départ de toute la narration d’enquête qu’elle expose. 

####Mécanique de la littérature mécanique - Fiction invraisemblable

Lectures des premières pages du nouveau livre de Nick Bradley intitulé Four Seasons in Japan, comme une brochure promotionnelle. On sait : il y a stratégie éditoriale, et cette petite voix qui sussure “ce livre n’est pas pour toi”. Depuis quand des livres sont devenus pour d’autres? J’avais avalé d’une traite le précédent The Cat and the City comme un sirop infecte pas assez proche de l’émétique pour autant, avec la curiosité simplette de voir comment l’auteur traitait Tokyo. Les premières pages du nouveau roman font clicliclic, mécanique de l’écriture issue des formations de creative writing que l’auteur enseigne en Angleterre. Mais ce qui m’est apparu bien plus clairement cette fois-ci est que ce ne sont pas les éléments fictionnels annonçant _mystérieusement_ le _mystère_ à venir qui clochent. Dans le premier volume dont j’ai tout oublié, le chat qui apparaît comme rouage d’entraînement pour la transition d’une scène à l’autre pourrait tout aussi bien être un petit bonhomme vert ou une soucoupe volante. La question de la crédibilité ne pose pas, ni pour le chat, ni pour la soucoupe. Par contre, avec l’expérience de résidence, ce sont les dialogues qui clochent, les intéractions enjouées qui sont dans la même droite ligne stylistique de la chroniqueuse de voyages dans le Japon, Kit Nagamura qui a sévi dans le Japan Times, attribuant aux personnes rencontrées - pourvoyeuses de services de consommation - des airs systématiques de ludions enjoleurs cajoleurs sympathiques et surtout bavards. C’est bien là où se situe la fiction invraisemblable. Les gens ne parlent pas ainsi. 

####Boucles d’évocations

Il n’est pas question de ne pas évoquer encore à l’occasion l’attachement à Dream Coffee qui est aussi un attachement au diverses manières d’aborder l’établissement et le contentement du je-ne-sais-quoi qu’offre son pourtour immédiat. Alors que se trouvent deux établissements à peu de distance à l’est qui font leur choux gras de la lancinantes nostalgie du bon vieux temps Showa, cette illusion, Dream Coffee aurait plus de 50 d’âge d’après les échos de Papa Noêl et n’est pas du tout en mode Showa. Mais ce qui m’a touché récemment est le commentaire sur la Magna Carta d’une visiteuse enthousiaste, une jeune polonaise à ce que j’ai compris. Elle mentionne en mode surrexisté de rigueur la _incredible ambiance_; _a spot to unwind and slow down_; jusque là du classique dans le grafitisme numérique que sont ces traces obligées en ligne. Mais ensuite vient cela de bien plus intéressant : _that relaxed European feel_. 

Dream Coffee dans son jus inchangé évoque donc un quelque chose d’européen - tout le monde sensible au lieu est d’accord sur ce point - mais vu l’âge probable de la commentatrice, son ressenti européen doit être façonné par des coffeeshops d’obédiance contemporaine, pas par des cafés antérieurs aux années 70. Pour autant, mes lectures sur Berlin sont émaillées de mentions de cafés que je visite via les fiches Google Maps, et il est sûr que si ce sont les modèles du genre, la boucle d’évocation devient palpable. Comme quoi déjà mentionné ailleurs, Dream Coffee et son pourtour immédiat, c’est Berlin. D’ailleurs plus tard, m’informant sur les kneipes berlinois, je tombe sur des photos qui évoquent Dream Coffee.

####Coulée verte

Nous avons refait tout le parcours de la coulée verte de Sotobori jusqu’à son point ultime au niveau de l’hôtel Okura où cela tourne au mausolé cryogénisé béton de luxe, avec des espaces marchands béants de vides gris et noirs, sauf à rejoindre l’hôtel par les coulisses. Dans sa section finale à partir de Yotsuya, la densité de vert, et le silence relatif, sont exceptionnels. Aux Bachannales n’évoque pas l’Europe mais une belle copie de brasserie improbable. Je n’ai jamais eu l’idée d’y écrire, ou d’y lire. Une copie est une copie est une copie. Comme une rose.

  ####Avec du sexe dedans

Il est évoqué avec clins d’yeux ridicules dans quelques pages lues de cette littérature oligarchique locale, un micro-genre. Et puis il y a La fleur du capital de Jean-Noël Orango qui écrase tout, les écrase tous, y compris le Bankgok Days de Lawrence Osborne tellement dans le non-dit. La fleur, c’est une claque permanente dans la figure, un portrait de ville terrible, abominable, superbe. 

Jusqu’au moment où l’auteur se lâche de ceci :

`Et je suis un étranger. Je peux rester dix ans dans ce pays, vingt ou cinquante ans, je suis un étranger. Je peux parler cette langue, l’écrire, traduire cette langue dans la mienne, traduire la mienne dans cette langue, je suis un étranger. Je peux me marier, mon enfant peut naître ici, comme son père, c’est un étranger. Je peux travailler dans une entreprise ici, payer mes impôts ici, je suis un étranger. Je peux avoir des relations, connaître des gens haut placés, je suis, je reste un étranger. Pour la vie, je suis en Thaïlande et je suis un farang.`

Remplacez Thaïlande et farang par Japon et gaijin. Et par tant d’autres combinaisons. Mais ce n’est là qu’un détail. Il y a plus important.

Ecrit en 2015, l’auteur me fait soudain figure de grand gamin. S’agit-il du ressenti de son héros en mode migratoire intermittent pour tourisme sexuel, ou le ressenti de l’auteur lui-même qui est visiblement un _lifestyle migrant_ à orientation de consommation sexuelle? Ou peut-être vit-il une baisse précoce de libido, ou bien s’est-il enfin casé? Mais n’a-t-il pas compris que le monde ailleurs est hors-sol qui n’est plus l’apanage des ultra-riches mais de tout un chacun? A l’étranger, c’est étranger qu’il faut être.

####L’hors-solisme global

The Case Against Travel d’une certaine Agnes Callard dans The New Yorker du 24 juin débute par une illustration d’un ou une touriste tirant sa valise à roulettes enrobé(e) dans une bulle transparente. Jusqu’à la fin, l’auteur comme tout un chacun réussit à ne pas mentionner une seule fois ce que le voyage est devenu : une échappée consumériste hors de son environnement familier où le consumérisme domine déjà tout. Combien de coûteaux achetés à Kappabashi languissent en cuisine alors que le précaire de Uber Eats sonne à la porte? Combien de bols de ramens avalés indifférents au MSG mais soucieux de l’environnement et de son organisme? Combien de Maïko à Kyoto recrutées chez des étudiantes asiatiques par pénurie des vraies sur place?

Ms. Callard évoque des anti-voyages, Chesterton, Emerson, Socrates, Kant, Pessoa avec Lisbonne ou rien. Epoques différentes mais très dénuées des raisons de voyager contemporaines. 

`A tourist is a temporarily leisured person who voluntarily visits a place away from home for the purpose of experiencing a change.” This definition is taken from the opening of “Hosts and Guests,” the classic academic volume on the anthropology of tourism. The last phrase is crucial: touristic travel exists for the sake of change. But what, exactly, gets changed? Here is a telling observation from the concluding chapter of the same book: “Tourists are less likely to borrow from their hosts than their hosts are from them, thus precipitating a chain of change in the host community.” We go to experience a change, but end up inflicting change on others.`

L’environnement d’accueil anticipe l’envie de différences des visiteurs ou  s’adapte pour offrir l’authentique attendu. Le MacDo au bas d’Asakusa est plein de touristes blancs qui vivent ainsi une expérience locale, parce qu’en dehors d’eux, on compte beaucoup plus de visiteurs japonais au même endroit. 

Mais là où Ms. Callard perd le nord et sa crédibilité, c’est quand elle ne suppose pas que la bulle est réciproque. A l’arrivée, ce sont de multiples bulles locales qui attendent les bulles entrantes, et quand osmose il y a, ce sont massivement des rencontres dans le cadre d’un échange marchand. Se faire des amis ne figure pas du tout dans la liste des ToDo. On n’attend rien d’autre dans le grand supermarché des villes du monde hormis que de passer à la caisse.

Trottoir sous toiture à Ogikubo. 

####Lecture de groupe

The Social Life of Books - Reading Together in the Eighteenth-Century Home d’Abigail Williams est enfin arrivé. C’est un peu d’émotion à chaque fois que de recevoir un livre d’occasion jamais lu, sinon qu’annoté en seconde et dernière pages intérieures d’un code de référence bibliothécaire, et d’un autre du marchand. Le volume se trouvait donc à la Mary Riley Styles Public Library à Falls Church en Virginie, pas loin de Liberty Barbecue où l’on mange trop d’après les photos. Comment un livre de 2017, l’ancien temps, est-il ainsi récupéré par un revendeur pour finir à Tokyo? Il est parfaitement gainé d’une couverture de protection en plastique transparent de bonne facture. Sur sa tranche figure le code 028.9 William, si jamais un jour il décide de rentrer à la maison.

####Géographie des cheminements 

Les spatiaux sont traçables, mémorables. D’autres qui méritent un suivi à la trace s’évaporent bien trop vite. Certes, c’est une phrase de Sandra Lucbert qui m’a engagé à rouvrir un volume de Proust, le dernier. Et puis en Folio, c’est hyper transportable alors pourquoi s’en priver? C’est là que j’ai trouvé mention en page 23 de “traces” sur les livres de Napoléon 1er qui suggèrent que le bonhomme chiquait, ce qui a illuminé immédiatement le souvenir de ce livre en attente d’apparition un jour dans le bac des usagés abordables, Voices & Books in the English Renaissance de Jennifer Richards où il est aussi fait mention des traces, salissures sur les grimoires anciens qui permettent de faire remonter au présent l’usage passé de ces livres. Les récents livres d’histoire parcourus ont tous ce quelque chose, cette tendance à faire remonter. Par contre, c’est une énième recherche sur “la phrase urbaine” de Bailly qui a débouché par des tours et détours sur les ouvrages de Kevin Lynch sur la ville, dont The Image of The City, avec un à propos daté de 1959, livre ensuite détecté dans une librairie d’occasion à Ogikubo, trouvaille qui a provoqué un voyage immédiat dans le secteur - la librairie était exceptionnellement fermée ce jour - mais fut l’occasion de sonder ce qui reste d’ancien dans l’hyperlocal à l’est de la station avec les goulets et les derniers morceaux de toitures de trottoirs et ces escaliers à pic comme si les petits immeubles étaient des navires conçus expressement pour provoquer des accidents lors de descentes alcoolisées avec des conséquences parfois dramatiques ...

Là encore, le cheminement d’une lecture à une autre débouchant sur l’apparition d’un livre enviable a laissé des traces dans la mémoire, mais ce n’est généralement pas le cas dans cette situation de gloutonnerie de lectures où comme lors d’un vaste buffet, on ne se souvient guère de ce avec quoi on s’est empiffré. Ces traces pourraient constituer un ouvrage, quelque chose envisagé en mode graphique :

Sandra Lucbert sur Proust dans Contretemps :

-> `Il n’est donc pas trop  surprenant que ce soit chez Proust que j’aie trouvé cette  image du traitement optique par la prose, que je trouve  incroyablement exacte. Les « lois sociales », comme il dit,  c’est un objet privilégié pour la littérature : parce qu’elles  se donnent et se renforcent dans la langue, le corps et les  usages sociaux – ce qui préoccupe la littérature depuis  qu’on la connait, je crois. Qu’on pense à ses extraordinaires  analyses du crépuscule de la domination des aristocrates,  déclin qui ne les empêche pas de continuer de parler au  narrateur de La Recherche comme on donnerait du pain à  un canard : eux sont toujours dans l’évidence de leur  supériorité, qu’ils ont fini par croire essentielle alors  qu’elle était contingente.` 

suivi de Proust dans Le Temps retrouvé, avec en parallèle la phrase urbaine débouchant sur Lynch - avec un texte intermédiaire dont j’ai perdu la trace - qui mène à Ogikubo pour y trouver porte close.

-> `Nothing is experienced by itself, but always in relation to its surroundings, the sequences of events leading up to it, the memory of past experiences.`

Il y a des alentours de quartiers comme des alentours de recherches et de lectures qui méritent le même traitement géographique.

Sur la difficulté de traçage, il suffit de faire l’expérience de vouloir noter la composition de ses repas, pas dans l’instant, encore que cela pourrait être stratégie de contrer le besoin réflexe de prendre photo, mais le soir par exemple, ou le lendemain. C’est incroyable comment cela disparaît de la mémoire, quand bien même quand c’est soi qui fait la cuisine.