Transportabilité des routines

Le chauffeur de taxi est Marocain. Il pratique depuis 35 ans et attend avec impatience la retraite dans deux ans pour continuer à temps partiel. Il amènera pour la première fois ses petits-enfants, ceux d’une fille pas très argentée, au Maroc en été l’an prochain, si dieu le veut. Son frère ainé est décédé à 72 ans. Il s’était rapproché de la religion. On parle du Maroc, du travail, des chauffeurs de taxis parisiens jeunes et explosifs, du Sidi Brahim et du Château-Neuf du Pape. On a une excellente conversation qui se finit par une franche poignée de main. Ce n’est pas le généreux pourboire qui provoque cela. C’est la conversation et la rencontre. Dans le monorail, tout le monde le nez dans son écran est suspect d’avoir voté l’autre jour pour l’ostracisme argumenté. La chaleur et les voyageurs à bagages lourds excèdent celles et ceux qui partent au turbin, pas en vacances. Dans l’ascenseur - 22 ans - je lui demande si c’est des vacances. affirmatif. Je lui demande si c’est la première ...