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Affichage des articles du août, 2025

Marcheurs du métro

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La chaleur impensable aidant, il est une pratique nouvelle pour soi que de marcher malgré tout et accumuler le nombre de pas réglementaires dans une journée, 7000 ou 10 000 selon les chapelles, et réduire ainsi les chances de mourir jusqu’à moins que rien. Le couloir en sous-sol de la station de métro, large, fluide, suffisamment climatisé, mais à l’usage aussi perclus de bulles discrètes de chaleur touffue, là où le fluide froid n’accède pas, long apparemment d’environ 450 pas dans un sens, dénué de boutiques qui créeraient des grappes humaines à négocier, sauf à une extrémité où des objets futurs débris pour appareils digestifs de baleines s’exposent à 300 yens, et même 500 pour les plus fortunés, ce couloir est devenu salle de gym estivale sous canicule.  À l’autre bout se trouve un photomaton familier, utilisé pas plus tard que la semaine passée, familier mais solitaire comme soi comme il convient de la marche, lui éternellement immobile qui offre la promesse de filtres de beau...

C’est intéressant

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Version augmentée Cet article n'est lisible que sur demande. Il y est question d'écritures hors la publiabilité. C'est intéressant. Contactez l'auteur pour le lire. 

Les enfants des amis

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  La chaleur empêche de reprendre le pouvoir des rues, mais cela reviendra, et c’est déjà l’occasion de réaborder l’espace même pour des sorties brèves vu l’inconfort actuel qui peut virer au malaise, en y appliquant des modes de navigation autres, sorte d’entraînement pour l’automne quand il sera enfin approprié de remettre la veste, une tenue urbaine adéquate et seyante comme l’est la ville, et expérimenter des tracés et trajectoires selon d’autres discours et partis pris personnels évolués. Il s’agira aussi d’y appliquer avec une conscience plus aiguë des vitesses de cabotage autres, dont la pratique de l’arrêt sur trottoir, pas comme une performance, mais comme une manière de sonder, de scanner en direct ce qui se passe, avec lucidité. Ainsi s’efface l’illusion de la ville, sa trépidence illusoire clamée. Ne restent alors que les manières d’être en ville à toujours négocier. Il s’agit aussi d’y pratiquer le détour inutile stratégique qui s’avère déjà être plein de promesses d’a...

Attestation de Réticence

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Effet loupe Un arrêt dans la ruelle pour remarquer les plantes faisant mur vert. C’est à ce moment que la patronne arrive à vélo, selle réglée basse qui limite l’efficacité du pédalage mais permet de poser les pieds au sol plus rapidement. Nous échangeons des courtoisies puis elle me demande si je veux un verre d’eau. J’accepte. Elle entre dans le restaurant par la porte de service puis ressort avec un verre d’eau bien fraîche. Nous continuons nos échanges. C’est bien la première fois que l’on m’offre un verre d’eau dans la rue. Parmi les risques d’une écriture diariste figure celui d’exposer sa bêtise. Non pas qu’une écriture plus lente, plus travaillée, plus réfléchie soit garante d’estomper les preuves de son incompétence, mais l’écriture rapide, et sa publication en ligne dans la foulée, constituent une prise de risque considérable. On peut bien sûr corriger le tir. On peut par exemple s’autocensurer et retirer le texte. Seuls les abonnés, heureusement rares, et les divers systèmes...

Harem et pâle en qu’un

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Où il est question parmi d’autres choses du livre Le Mont Fugitif de Serge Cassini.  Le texte de cet article est accessible ici .

La simplicité des rites joue en faveur de leur pratique

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  Le feu comme lanterne d’accueil qui guide l’âme à destination du domicile, le lieu d’avant. Plusieurs pourraient être sollicitées mais c’est la plus proche qui est singularisée, la plus proche dans l’arbre familial qui est ainsi l’objet d’attentions dont l’exécution nonchalante cache à peine une tension de toutes ces petites choses, ces intentions qui consistent en définitive à la réintégrer dans le quotidien d’ici et maintenant avec familiarité, la seule communion qui compte étant le repas ensemble. L’áme est mobile mais sans voix. Sur le perron où brûlent les tiges balises lumineuses, impossible de ne pas penser que cet exercice privé, dans le sens du privé du giron familial, a lieu plus ou moins au même moment et à l’identique, mais sans visibilité aucune, dans quantités d’autres girons. Communauté des rites mais chacun dans son coin, comme l’arbre de Noël. Pas de réunion sous un toit que l’on pourrait nommer église, ou au bord d’un lac ici absent.  Comme toujours, ce cha...

30-36-72

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30 degrés ressentis 36, humidité 72% selon les sources. La confusion de celles-ci. Dans ces coordonnées, sillonner la ville est praticable, avec les attentions d'usage. On dira : 30-36-72. Le soir dehors, c’est 26-31-92 aggrémenté d’une petite pluie. Cela sent l’Asie avec une touche d’automne. C’est tout aussi praticable, agréable même comme une casquette suffit pour faire office de parapluie. Ce n’est pas l’humidité mais bien les températures caniculaires qui gâchent tout. François Chaslin souvenu immédiatement que lisant l’annonce de sa mort dans un podcast ancien figurant un extrait d’un tour du périph de 23 minutes commenté de voix de maître - on voudrait l’intégrale -  une série de quatre épisodes remarquables d’évocation et de provocation à la réflexion. Dans l'extrait de ce tour de manège donc antérieur au podcast, il cite Shinjuku comme repère phare de la nuit urbaine illuminée.  Noctambules à Tokyo, Osaka et Kobé. Auteurs contemporains, absents. Serge Cassini certes. ...

Répliques du quotidien à destination

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  Une entreprise de Hokkaidō propose une gelée d’amande glacée, ou plus précisément, une glace au goût d’annin-dōfu. C’est comme manger de la colle Cléopâtre. À la fois un rêve scolaire enfin exaucé qui remonte à la communale, et la confirmation d’une suspicion : c’est vraiment infect. Ce qui persiste en note constante dans le souvenir du temps du mois précédent, c’est la chance d’avoir pu investir un espace exigeant sans être une contrainte, bien au contraire, d’y mettre en place une série de routines du quotidien, d’y transposer la maison comme si celle-ci fut pliable et transportable, avec ces savoir-faire qui ne prennent aucune place dans les valises, adapter, s’adapter aux configurations à la fois proches et différentes du quotidien de là-bas pour en (re)faire le quotidien d’ici et flouter les deux, se repérer dans l’espace de la cuisine commune, ouvrir les tiroirs, celui mentionné par étiquette « Couteaux qui coupent », souvent n’en trouvant que les exemplaires en manque d’ai...

En croisière des lieux et détours

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  Document photographique reçu Aucun des lieux pourtant nombreux escomptés comme possibles candidats à y pratiquer l’écriture ne s’est révélé être adéquat, exception faite de la chambre de location en Italie. Ailleurs, le patio terrasse, le réfectoire, le salon de lecture, la salle d’étude de la bibliothèque, les quelques églises visitées, le café hipster 1 pourtant climatisé, le café hipster 2 pourtant climatisé, la chambre étouffante du couvent, le couloir plus frais où le chat cherchant la fraîcheur sur les dalles s’y étalait avec application comme mimant à la perfection une serpillière à une certaine heure de l’après-midi, l’intérieur du grand café figé dans son jus années 50 ou 60, l’habitacle des trains de factures et dimensions diverses, la chambre sous les toits cuisante sous les rayons hormis le matin tôt quand une fraîcheur indécente s’exposait jusqu’autour de 10 h, le jardin derrière l’église avec son point fraîcheur politique inactivé, preuve de l’attachement de la muni...

Penser et écrire les allers-retours

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  Voici votre texte avec uniquement les corrections orthographiques apportées. La ponctuation, le style et la grammaire n’ont pas été modifiés. ⸻ L’aller-retour est probablement une expérience commune de la plupart, si pas de toutes et tous les participants d’Écrire à Tokyo. Allers-retours pluriels entre lieu vécu au passé et lieu habité au présent, allers-retours motivés ou provoqués par différentes circonstances individuelles et tout aussi communes en termes d’expériences au cours du temps. Ces allers-retours sont à la fois intimes, privés et d’une grande communauté de vécus se croyant peut-être uniques dans son for intérieur (le château-fort intérieur). L’hypothèse ici est que l’aller-retour est un multiple objet thématique de possibles d’écritures. À défaut de textes clés, sauf si lisant ces lignes, quelque chose vous vient à l’esprit que vous pourriez partager, on se propose d’évoquer lors de la session #60 du samedi 30 août des pistes de ce que l’aller-retour ouvre comme pers...