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Route 458 : Un moment américain à Tokyo

Le passage du train ... ... au niveau de la route 458 une fois descendu des hauteurs de la station Tabata ... ... est un moment américain.



Misérables beignets

Je préfère les circonstances de l’artiste que l’oeuvre, souvent. Lire la plus récente biographie de Francis Bacon, un tome comme qu’on disait autrefois, épais comme un annuaire téléphonique (le choeur : un quoi?!), c’est lire les circonstances de la personne dont les tableaux ne me parlent que peu. Mais quand il est question pour Bacon à l’âge de 17 ou 18 ans de se trouver à Paris après un séjour dans le Berlin de Weimar, et que les auteurs qui sont allés chercher dans l’imagination un surplus de détails hypothétiques au sujet d’une période de la vie de leur sujet dont il n’existe aucune trace ni même témoin, évoquent en quelques lignes son passage dans un hôtel de la rue Delambre, dont le Lenox, suivi d’une liste dense de tant d’autres artistes qui ont séjournés dans cette rue - tiens, Miller aussi!? - c’est une mini-explosion de souvenirs personnels qui affleurent soudain en surface. On a peut être couché dans la chambre de Bacon, de Miller ou de Zara! Mais comment en être conscient

En bref

Nyngyocho en contre-jour. C’est encore charmant ce quartier.  Vue d’un des panneaux vitrés du foyer de la salle de concert à Ueno, la canopée du parc est époustouflante. Sur le terrain, elle est plus difficile à cerner. Après une heure de concert, je sors prendre l’air dans l’incapacité de rester assis plus longtemps pour la seconde partie. Temps pré-glacial, pré-neigeux mais heureusement pas de bourrasque. Le sanctuaire Toshogu juste au sud du zoo est remarquable, de ces paysages qui me font penser qu’il est inutile d’aller à Kyoto pour voir la même chose, le même esprit s’entend. Un énorme sujet bouffi de fruits dans la perspective. Amanatsu? Natsumikan? Les travaux de réaménagement du parc qui seront achevés pour le retour des hordes amplifiées sont calqués sur les immenses avenues de fiefs urbains de dictatures. On ne reconnait rien ici de la canopée vue tout à l’heure, comme s’il s’agissait d’un trompe l’oeil. Avenue à gestion de flux et de surveillance. Les deux vont de paire. Ré

Intuition-remémoration-remémorance-réapparition

Le couloir marchand Dainistore 第二ストア à Zoshigaya. Encore oublié même si tout le quartier alentour est en mode démolition péri-urbanisation intra-muros architecture glâbre identique aux banlieues, matériaux faux à péremption programmée, isolation thermique mensongère, maisons individuelles de pacotilles plastifiées.  Relecture des Ruines de Paris de Jacques Réda. Réda est un modèle, le modèle d’écriture en mouvement face auquel ce Tokyo de l’écriture d’ici résiste, m’échappe constamment. Ne pas résister par contre à la bouffée de nostalgie en embuscade. Page 11 alors que les feuillets précédents se sont détachées de la tranche : “La librairie anglaise vient de s’éteindre sous les arcades.” C’est Smith & Son Paris plutôt que Galignani, non? J’ai même le souvenir des ces fins de soleil couchant flamboyant où la rue de Rivoli à ce niveau devient or et noir, donc en été, et qu’il ne reste qu’une circulation d’autos qui va s’évanescent, et que le piéton est devenu soudain rare et ombré d

Retour à Kitasenju

Une énorme bouffée de solitude en arrivant à Kitasenju, heureusement évacuée bientôt par les circonstances. Le carrefour QR23+44 des rues Kitasenju Eki-dôri et la rue commerçante Senjuhoncho - de son nom historique, route de Nikkô - ressemble à s’y méprendre à ce point de vue 2Q36+FC à Kyoto sur la normalement touristiquée boursouflée avenue Shijo. C’est bien pourquoi Kitasenju me rappelle le Kyoto plat autour de Shijô, mais sans les mignardises et boutiques bobos. Ce quartier est vivant pour lui-même qui est une bonne approche provisoire de ce qu’est un quartier vivant. De ce point de vue, il est aisé de désigner les quartiers qu’ils ne le sont pas ou moins.  Aussi différent de Kyoto est la masse de verdure, l’horticulture privative le long des ruelles et goulets perpendiculaires qui bât en brèche la mornitude de passages où la vie humaine ne s’expose pas. Kyoto de ce point de vue fait glabre. Le Chôenji est superbe, lui aussi fourré de vert et de fleurs QR34+C7. Juste à côté le temp

Jour tranquille à Asakusa

Asakusa. Jour tranquille et venteux. Le journal du matin avait mentionné la fermeture imminente d’une boutique de biscuits et crackers situé juste sur l’allée centrale qui mène au temple principal, le Sensô-ji, à partir de la fameuse énorme lanterne rouge au niveau du portail Kaminari-mon. Mais le biscuit phare n’y était déjà plus. La vendeuse dans la boutique était charmante et désolée et aimable, de cette amabilité de quartier populaire. Le peu de passants - quel bonheur amené à disparaître! - rapportent les dimensions du territoire à sa seule dimension humaine, comme y circuler est devenu particulièrement aisé. Ce sont quelques points alentours de la vie quotidienne des gens qui prennent toute leur ampleur, comme la maternelle Sensô-ji en plein dans ce quartier touristisé sans peu de touristes maintenant, et à peu près à l’opposé, le petit square Bentenyama, deux lieux qui doivent marquer l’inconscient des petits qui les fréquentent. Bien sûr, dans le square, aucun banc - Japon, pay