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Trouvé, disparu, retrouvé

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Bruit d’un navire fluvial sur le canal près d’Edogawabashi. Il faudrait se lever pour aller le voir, le prendre en photo au-delà du parapet qui cache à la vue justement le paysage du canal.  Une plaque commémorative… Réalisé en 1966 Travaux de construction du revêtement de la rive gauche de la rivière Kanda (partie 1) Longueur des travaux : 190 m en amont Construction achevée le 15 mai 1967 Tokyo Des heures d’écoute de Vladimir Jankélévitch, recherche de L’irréversible et la nostalgie en ligne, et proprement du domaine du miracle, clin d’oeil suffira plutrôt que cette grandiloquence, l'apparition du livre sur une pile à la maison où je jurerais qu’il n’y figurait pas tantôt, lui qui était passé jusqu'à présent hors radar.  A noter pour le souvenir que quelques jours plus tard, le livre disparaît et une heure ou à peu près dans le ressenti est consacrée à sa recherche vaine. Présomption soudaine justifiée, il réapparaît en se baissant loin au fond sous le lit où on n’attendrait...

Changé, pas changé

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  En bas, rizière, c’est selon les années. Châtaigneraie. Devenue rare. En pleine floraison. Ainsi. Façon sous-bois. Une autre approche plus loin. Arbres ramassés, cueillette plus facile. Ainsi. Inchangé. Derrière le rideau en contrebas, classe de kendo dans le gymnase de l’école. De loin, on aurait dit l’orage qui s’approche. Le module télédéporté du temple de l’autre côté de la rivière. Une annexe, un hygiaphone externe. Stèle qui fut l’objet d’un dessin. A stèle méritante, offrandes. Signalétique de saison.  Réunion des textes de cet article pouvant faire l’objet d’une écriture augmentée, c’est à dire partir de légendes de photos et illustrations pour développer le propos.  En bas, rizière, c’est selon les années. Châtaigneraie. Devenue rare. En pleine floraison. Ainsi. Façon sous-bois. Une autre approche plus loin. Arbres ramassés, cueillette plus facile. Ainsi. Inchangé. Derrière le rideau en contrebas, classe de kendo dans le gymnase de l’école. De loin, on aurait d...

Au bas de Porta

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  Exit la flânerie.  Je ne crois plus du tout à sa validité, celle qui vient automatiquement avec la mention d’un déplacement au hasard. La psychogéographie m’est muette. C’est un grand bien. Il n’y a pas de hasard, parce qu’il y a des choix, plus ou moins sensibles, et d’une manière ou d’une autre, une forme d’obligation à choisir. Le seul hasard serait de fermer les yeux, mais là encore d’autres dimensions informeraient des choix. Il existe un index de marchabilité de l’Europe occidentale comme outil potentiel de développement urbain pour des raisons de santé publique, inciter à marcher. Mentalement, il faut détourner l’idée, déplacer le curseur vers un index de marchabilité poétique à soi des secteurs. Il faut y tester d’autres manières. Il faudra désormais ajouter un volet “points névralgiques statiques”, qui ne nuit pas à l’écriture, au contraire, c’est à dire trouver sans y consacrer beaucoup d’effort - rester dans la spontanéité - des points d’ancrage, d’immobilité en p...

Syndrome

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  Le syndrome de Paris d’hier à aujourd’hui du psychiatre Hiroaki Ota fait une étrange lecture, peut-être indispensable, peut-être. La litanie des descriptifs de cas redondants invite parfois à zapper.  L’écriture y est un travail à la serpe, psychorigide, des stéréotypes indéniables offerts par tombereaux, une absence apparente d’empathie, ou alors son expression engluée dans ce qui sonne plus comme du cynisme certainement involontaire. ChatGPT sait être aimable. On ne peut pas dire que l’auteur exagère pour autant, puisqu’il sait, par longue expérience, de quoi il parle. Les affirmations péremptoires créent par contre un petit malaise constant, moins par le style que par une analyse qui cesse trop vite de creuser profond au profit du tourner en rond.  Ce qui est absent, sans surprise, ce sont les non-cas, les non-pathologiques, les qui s’assument et assument, font ou trouvent leurs nids, s’adaptent avec plus de bonheur que moins, et donc qui ne consultent pas ou ne fini...

Shimbashi de nuit

De retour à la maison juste après minuit. Un peu insensée cette course. Zapper les détails. Toujours est-il qu’au poste de contrôle de l’immeuble, jusqu’alors jamais vu du rez-de-chaussée, un des deux gardiens, homme d’une cinquantaine d’années souffrant d’une difficulté importante à marcher, me recommande de faire le 110, souligne qu’ils sont accueillants et empathiques, ce qui est sans doute vrai dans un cas de détresse mais résiste toujours à la normalisation, l’idée que la gentillesse et la police peuvent se combiner.  Toujours est-il que j’hésite à voix haute, ne me voyant pas expliquer en long et en large la situation à distance, sans voir mon vis-à-vis. Je lui demande s’il y a un poste de police proche. Il me répond que le plus proche est celui de Shimbashi, près de la placette avec la locomotive,  SL広場, poste que je visualise à peu près. Oui, l’angoisse réveille l’asthme. Non, l’asthme n’est pas la conséquence de l’angoisse. Couloirs de marche aérienne quasiment vid...

A Shibuya

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Paiement d’une rançon au kombini. Le jeune homme avec un nom en katakana sur le badge s’adresse à moi mais sur le coup je ne le comprends pas. Parler avec le caissier n’est pas dans le script et je suis devenu aussi froid dans ces situations qu’un Tokyoïte standard. Et je n’en suis pas fier. Lui est cool affable. Je lui demande de répéter. Il me demande d’où je viens. Immédiatement, c’est sympathique. Je lui demande la même chose en retour. Bangladesh. Au Japon depuis 7 ans. Nous avons comme langue commune le japonais rendu ainsi dans ces situations un idiome international, comme il va de soi. Quand l’envie d’un jardin vient, d’autant plus en mai, le vrai printemps, direction Shibuya Engei à Nérima. Ce n’est pas un jardin mais un pépiniériste marchand de fleurs et plantes et tout ce qu’il faut pour le jardin. Une destination où je n’ai rien à acheter, qui respire un air de jardin justement, avec une foultitude de plantes, comme dans un jardin touffu comme escompté. Il comble toute l’en...

L’usure des petits mondes

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La traversée. Alexandre Gefen dans Vivre avec chatGPT parle de vulnéralibilités linguistiques et d’”“ une hiérarchie entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas payer une vie linguistique augmentée (qui) risque d’émerger .” Qu’est-ce qu’un modèle américain ou américanisé devient, basé sur l’évidence totalitaire du dialogue avec aplomb et nombrilisme dans le pire des cas, ou dans le meilleur, quand la joute rhétorique demeure et est transmise, une fois transposé dans un contexte culturel tel que le Japon - pas le seul - où le dialogue quand il est présent est bref et dénué d’introspection, les questions rares et ultra-formatées - et le savoir poser des questions surtout absent?   L’usure des petits mondes. A Koenji, le patron dépérit mais continue à servir. Il se tient de la main droite de plus en plus souvent posée sur sa joue droite comme pour la soutenir, alors que sa tête tend à s’affaisser. Rien ne dure, cela ne durera pas. A Machiya, le patron marche précautionneusement ...

Exercice reznikoffien

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En fait, ce terme “reznikoffien” existe qui apparaît dans le titre d’un texte académique à paraître en juillet prochain intitulé “ La genèse du vers reznikoffien dans Holocaust : de la prose documentaire au vers libre ”, auteure Valentine Auvinet. Vivement juillet. Le moteur reznikoffien est une affabulation sensible. Il s’agirait d’une application qui transformerait automatiquement tout article de journal, voire même l’édition du jour en intégrale, en une version malaxée dans les règles de rédaction de la poésie objectiviste telle que celle de Charles Reznikoff qui ces temps-ci revient sans cesse en mémoire. Il ne s’agit pas seulement de barrer l’affichage des pubs. Il s’agit de purger la propagande. Et de la coolitude d’un chatGPD pour obtenir non pas du contenu sans aplomb, mais un traitement factuel froid de l’information immédiate. Reznikoff élaborait sur des témoignages. Le moteur reznikoffien moulinerait sur les flux tendus du présent permanent.  Interrogeant le chat LLM sur...