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Articles

Affichage des articles du octobre, 2024

Pragmatisme et pensée magique

L’IA a effacé les personnes mais pas leur bagages laissés en plan. L’homme au rat, pas celui de Badiou, chasse les rats et souris à domicile. Je l’ai vu en action. C’est un homme d’action violente, un prédateur. Une fois que les pièges et les substances n’ont  rien donné, il ne reste que la traque suivie de la poursuite flash de l’animal repéré dans le périmètre exigu de l’intérieur, un journal plié en bâton à la main en guise de massue. C’est violent, efficace, stressant comme dans un film au moment de la scène du dénouement violent. Il semble ne jamais manqué son coup. J’ai entendu dire que l’homme au rat a été recruté quelque part vers 2017 pour couper des arbres effondrés dans un temple suite à un typhon. Comme je l’avais vu un jour à Kishimojin bien par hasard, et à bien y penser, probablement à la même époque, où d’ailleurs aussi dans le temple très proche d’ici, un arbre imposant s’était effondré, l’opération de découpe fut précédée d’une cérémonie religieuse d’intercession ...

Au Rikugien

  Au Rikugien, deux jeunes hommes alignent deux poupées peluches à même le sol avec l'étang en perspective pour les photographier, avant que de les refourguer dans des sacs vinyles. Des arbres sont sur les lieux.

Interface wendersienne

 

N sanglote à Kyoto

#### 100-3 A 97 ans, N sanglote soudain en évoquant sa maman, ses grands-parents qui l’on élevée, des personnes nées au 19e siècle. Ses sanglots sont brefs, soudains, qui ne stoppent pas pour autant son désir de se raconter sans fierté. Elle pose des questions aussi, elle sait discuter. Puis elle se remet à sangloter en évoquant le frère du facteur qui est mort étouffé par un morceau de viande coincé dans le gosier. Avec 110 kilos de poids, personne n’a su commen tenter de le sauver même si plusieurs ont essayé en vain.  Elle situe le début sérieux de la dégradation physique à 80 ans. Ensuite, cela ne va pas plus pire et pas mieux en tout cas.  Dans la chambre est mis à disposition une paire de jumelles de la marque Nikon pour observer au loin. C’est à ce moment que l’on se découvre clairement indifférent au matériel, à la possession. Me voyant manipuler soudain mon éventail, N taquine me lance que cela fait chochotte. Je réponds avec une théâtralité de connivence que je suis ...

Morning at Marina

Trois mots Morning à Marina, pour laisser une trace. Où écrire à Wakayama A Shake Hands Coffee A la laverie automatique A Marina

Le hamo est exquis

Mais, je te le dis, je n’irai pas plus loin Mais, je te préviens, j’irai pas à Waka yama Sauf pour écrire à la laverie automatique. Pas une de ces m’as-tu-vu avec mes baskets, ni le genre laverie + café. Non, une pure, sans fioritures, sans signes d’hipstérisation précaire. Bruits de rotation franche dans l’eau projetée sur les parois d’inox du tambour. - Je ne voudrais pas être le pantalon. Voeu exhaussé : écrire dans une laverie automatique  - putain qu’est-ce qu’il fait chaud à l’intérieur alors que dehors c’est novembre en octobre 34 minutes de lavage, faut se dépêcher mon coco. On peut temporiser ensuite avec 8 minutes de tambour séchoir à 100 yens, ce qui me paraît être un peu beaucoup. Tout à l’heure en sortant du izakaya, je n’ai pas osé dire au professeur N qu’il est dangereux à mon sens de se tenir les mains croisées dans le dos comme un homme de 80 ans qu’il est en descendant l’escalier qui mène de la partie est de la gare à la partie ouest. Deux pays totalement différen...

Sandwich : Entre traditions, modernité et autoroute urbaine suspendue

  Laideur, où est ta victoire? Dans la capacité à ne plus réagir? Ceci n’empêcherait pas cela.  

Geishas au turbin

Le paysage et les circonstances permettent de ramener l’anecdotique culturel dans le giron du quotidien banal.  Vers 14h30, je m’assois en retrait du comptoir. A ma gauche se trouve une maiko, avec coiffure mais pas encore blanche de visage, peau de porcelaine, énormes lunettes de myopie qui exacerbe la taille de son petit visage.  Kimono et iPhone, mais on s’évitera les associations niaises. Puis vers 15h, arrivent les geishas, les mêmes que la dernière fois mais il m’est d’abord difficile de les reconnaître, pas la première en tout cas qui était en jeans noir la dernière fois avec un haut de corps sans manche.  Elle porte aujourd’hui un kimono rose de coton je pense, qui fait comme un drap, très texture et dessin linge de foyer, obi pourpre mais tout aussi casuel, coiffure simple plate et un peu grasse réunie en chignon dans un filet noir un brin espagnol, coiffure sur laquelle viendra se poser la perruque somptueuse plus tard.  Elle s’assied hors de mon champ de v...

Itabashi Timetrip

Comment se fait-il? Je ne sais pas, quand évoquant pour soi ce qu’il y a de poignant à déménager me vient invariablement le déménagement de C qui avait quitté Paris, qui avait quitté la rue des Chantiers pour le sud de la France. Le sud. Le poignant est lié à l’expérience d’avoir vécu brièvement et plusieurs fois dans cet appartement, d’en avoir eu les clés, d’avoir obtenu la confiance d’occuper son espace comme bon nous semblait, en conséquence de quoi, s’y réveillant le matin, on avait à travers la fenêtre éminement européenne un bout de ciel occupé en partie par un bout de toit éminement parisien qui fut plusieurs fois sujet de photos. C’est ça l’authenticité, voir progressivement dans la pénombre qui s’effiloche apparaître les surfaces, du plafond, les moulures aux coins de la pièce où l’on ne dort plus que vaguement alors qu’il ne fait pas encore 6 h du matin, rester un peu en suspend à la vue de ces matières, de ces couleurs, des odeurs aussi quand les matériaux sont odorants, co...

Tokyo : Zone à écrire

#### L’expérience de l’espace L’expérience contemporaine de l’espace est l’expérience consumériste, et ce, à tous les étages, les strates, les classes sociales. Les enseignes mêmes non lisibles sont les objets dominants du parcours en ville. Dans le métro à Tokyo, pire paraît-il ailleurs dans certaines destinations mégapolitaines, c’est d’un matraquage dont il s’agit avec tout pilier bon à la tâche de se faire placarder d’écran larges et ultralumineux où s’exposent des heureux que l’on sait parfaitement de théâtre. Dans le métro, le regard passe d’un écran à l’autre, bas au creux de la main, haut sur la balustrade du wagon où quand cela tire, cela tire à trois écrans contigus. Il devient d’ailleurs difficile parfois de trouver le nom de la station qui vient, encore plus à travers les vitres du wagon encombrées de messages sémaphoriques. Mais dehors. Thomas Clerc à Paris fait usage de la vindicte façon aiguille vaudou au sujet d’un immeuble qui ne lui plait pas du tout en tirant une raf...