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Les anchois aussi - extrait - avril 2022




La LMVPJ : langue manipulatrice de vente du produit Japon.

Conclusion d’un article du Journal du Japon, ou hymne à l’incompris. La dernière phrase est fabuleuse, émétique. 

Ce qui ressort finalement de la lecture du Dépays, c’est que le rêve est bien plus fécond que la vaine et encyclopédique volonté de comprendre dont il prend le relais : sa passion du chat et du cinéma de Shôhei Imamura ont mené Chris Marker au cœur d’un pays dont il était incapable de parler la langue, au cœur de son Japon du moins, et c’est déjà bien assez. Rêver le Japon est un moyen comme un autre de le connaître, meilleur qu’un autre de le vivre, et il serait dommage de s’en priver.

L’auteur a largement pompé sur le texte le Dépays de Marker lisible ici : 

[https://chrismarker.org/chris-marker/le-depays/]

... en laissant de côté ce que Marker suggère de pas si affabulé quant à ce dédoublement de soi et l’invention pure d’un Japon de l’imaginaire. Il faut aller bien avant dans le texte où Marker expose la banalité incontournable - les petits bars, les petits matins post-bars à vous inspirer des petits portraits de l’aube - de son amourachement pour cette chose nommée Tokyo, c’est à dire de son nombril dans les venelles. A noter que ce texte que je ne connaissais pas est fondamental en ce qu’il a déteint sur les discours, les automatismes descriptifs et appréciatifs sur le Japon, les définitions et axiomes repris par soi, en choeur, par les autres sans jamais citer les sources généralement inconnues. Ainsi va, ainsi se construit, se transmet l’image de l’autre, mais plus encore dans le cas présent, l’argumentaire bravache et obsessif de la supériorité et de l’équivalence du rêve à la connaissance. Je rêve donc je sais, et je suis, accessoirement. 

Avant cela, il y a cet étron :

Sympathie japonaise pour les plus faibles génialement ramassée par Marker dans l’expression « side with the undercat » et à laquelle l’historien britannique Ivan Morris a, par exemple, consacré un très bel ouvrage intitulé La noblesse de l’échec. 

Le même auteur dans Causeur, 

Une statue de Ravaillac, l’assassin de Henri IV, place des Vosges à Paris ? Au Japon, l’idée ne semblerait pas si farfelue. Quatre siècles après sa mort, un traître régicide fait figure de star alors que le mystère de ses motivations passionne les historiens comme les profanes. Un signe de la bonne santé de l’histoire et du débat historiographique dans l’archipel.

La dernière phrase laisse pantois.

Dans la même Pravda, recension d’un ouvrage intitulé Esthètes japonais...

Journal du Japon aime la littérature japonaise. Et quand Nicolas Gaudemet a publié Esthètes japonais, un livre où cinq écrivains racontent leur rencontre avec un écrivain japonais qui a bouleversé leur vie, nous avons tout de suite aimé le concept… et adoré la lecture !

... qui m’a tout de suite rappelé cette interview radiophonique de Nathalie Quintane autour de son livre Ultra-Proust où elle dézingue calmement Enthoven (et sa clique; il y a toujours une clique, rarement un individu, ou alors dans ce cas, c’est un artiste), le co-auteur du Dictionnaire amoureux de Proust. Tout dictionnaire amoureux est gluant de bave.

####Mais qu’est-ce qu’un esthète?

1. Personne qui considère l'art comme une valeur essentielle ; artiste.
Synonyme : artiste

2. Péjoratif. Personne qui affecte le culte raffiné du beau formel, au détriment de toute autre valeur

Mais qu’est-ce que la propagande?

(latin congregatio de propaganda fide, congrégation pour propager la foi, de propagare, propager)

Action systématique exercée sur l'opinion pour lui faire accepter certaines idées ou doctrines, notamment dans le domaine politique ou social : La propagande électorale.

Recension d’un ouvrage de gastronomie intitulé Umami.

ce goût japonais qu’on ne sait définir mais qu’on reconnaît après avoir vécu quelques temps au Japon.

Les anchois aussi.