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Affichage des articles du juillet, 2025

Transportabilité des routines

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Le chauffeur de taxi est Marocain. Il pratique depuis 35 ans et attend avec impatience la retraite dans deux ans pour continuer à temps partiel. Il amènera pour la première fois ses petits-enfants, ceux d’une fille pas très argentée, au Maroc en été l’an prochain, si dieu le veut. Son frère ainé est décédé à 72 ans. Il s’était rapproché de la religion. On parle du Maroc, du travail, des chauffeurs de taxis parisiens jeunes et explosifs, du Sidi Brahim et du Château-Neuf du Pape. On a une excellente conversation qui se finit par une franche poignée de main. Ce n’est pas le généreux pourboire qui provoque cela. C’est la conversation et la rencontre. Dans le monorail, tout le monde le nez dans son écran est suspect d’avoir voté l’autre jour pour l’ostracisme argumenté. La chaleur et les voyageurs à bagages lourds excèdent celles et ceux qui partent au turbin, pas en vacances. Dans l’ascenseur - 22 ans - je lui demande si c’est des vacances. affirmatif. Je lui demande si c’est la première ...

Cartographier sa banlieue de l’âme

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  13 juillet  Cartographier sa banlieue de l’âme Ah non!  Ça ne parle plus du Japon. Je ne lis plus alors! Mais on y revient, on y revient. En attendant la ville n'envisage pas un concours des plus mauvais onigiri locaux. Plusieurs gagnants potentiels d'après des échos avisés épicuriens.  La chaleur rend facilement irascible - et sert souvent de bonne excuse pour ne pas évoquer d'autres affects. A un degré de plus que le cynisme, soi-même acteur y compris,  la morale impose le çavabiénisme . Relues plus tard, ces lignes suintent par moment d'iracibilité. C’est intéressant. Un défi permanent au quotidien tokyoïte. Aparté. Lecture par hasard donc auto-pardonnée d’un texte d’un certain nombril tokyoïte contemporain nommé Craig Mod.  “Donald Richie, that complicated weirdo, once haunted these very roads.” L’autre que soi, le weirdo.  Fin d'aparté. Désormais, Frascati figure sur la carte extensible à souhait qu’est la banlieue de l’âme géographique, qui s’é...

Chair sacrée

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  Sollicité, le Chat avait énoncé Frascati comme destination de séjour court répondant aux critères requis : pas dedans le chaudron mais facile d’accès. Pas d’autoroute à proximité. Peu touristique. Le plus important est la corroboration humaine. M sollicité avait approuvé avec enthousiasme. Frascati était son pays d’enfance, le lycée, la copine d’il y a longtemps. Parfait donc. Aujourd’hui il m’amène à Ostia, la chair sacrée des adolescents, le terminal de Pasolini. Il m’explique que le bord de mer où nous allons est la destination pour les ados qui n'ont pas encore l’âge du permis de conduire et prennent le train comme nous.  Elles sont mignonnes entre copines. Elles viennent performer et apprendre à performer à la fois. Stare  me dit-il est le verbe clé. Stare or not stare, là n’est pas la question mais la nécessité. Peu vêtues en chemin, elles se dénudent sur place. C’est un concours de qui portera moins de tissu que l’autre. Pour avoir une idée de ce qui reste caché ...

Que se passe-t-il une fois sur place?

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Le 15 juin fut très précisément le jour où la température et l’humidité se sont liguées,  ont basculé dans cette association à but de désagrément et malaise aigus. Encore 15 jours avant que l’été épouvantable n’explose.  Fuyons. Faire l’effort d’entrer dans une nouvelle logique. Par exemple, écrire et publier plus tard, comme ici.  A Moritaya, M a vieilli ou vieillit très vite. J'essaie ultérieurement de faire sens du plaisir d’être là, de ne parler de rien en particulier. Parler beaucoup, mais de rien, mais parler beaucoup. E apparaît et la surprise est réciproque. Elle aussi a vieilli. C’est peut-être, non, sans nul doute, le moment où l’on vieillit vite. On tente en vain parce qu’à deux c’est mieux, de se souvenir à quand remonte la dernière rencontre. C’est un brin angoissant. L’année dernière en hiver? On parle santé, surtout la mauvaise, mais avec des encouragements réciproques, les maux de mars. C'est affreux ces pollens survoltés, empoisonnement socio-historique f...