Je préfère les circonstances de l’artiste que l’oeuvre, souvent. Lire la plus récente biographie de Francis Bacon, un tome comme qu’on disait autrefois, épais comme un annuaire téléphonique (le choeur : un quoi?!), c’est lire les circonstances de la personne dont les tableaux ne me parlent que peu. Mais quand il est question pour Bacon à l’âge de 17 ou 18 ans de se trouver à Paris après un séjour dans le Berlin de Weimar, et que les auteurs qui sont allés chercher dans l’imagination un surplus de détails hypothétiques au sujet d’une période de la vie de leur sujet dont il n’existe aucune trace ni même témoin, évoquent en quelques lignes son passage dans un hôtel de la rue Delambre, dont le Lenox, suivi d’une liste dense de tant d’autres artistes qui ont séjournés dans cette rue - tiens, Miller aussi!? - c’est une mini-explosion de souvenirs personnels qui affleurent soudain en surface. On a peut être couché dans la chambre de Bacon, de Miller ou de Zara! Mais comment en être conscient ...